Deux jours après les premiers renvois de demandeurs d'asile vers la Turquie, le nombre de migrants arrivés en Grèce a considérablement diminué mercredi, selon les derniers chiffres du ministère grec des Migrations.
Mercredi matin, l'administration comptabilisait 68 arrivées sur les îles grecques de la mer Egée au cours des vingt-quatre heures écoulées contre 225 lors des vingt-quatre heures précédentes.
'Nous avons eu un afflux très faible depuis l'autre côté de la mer Egée, ce que nous considérons comme positif', a déclaré George Kyritsis, un des porte-parole du gouvernement grec sur la crise migratoire.
En application de l'accord conclu le mois dernier entre l'Union européenne et Ankara, les renvois vers la Turquie de demandeurs d'asile y compris syriens arrivés clandestinement en Grèce ont commencé lundi.
'Ignoble marchandage'
En retour, en plus d'un renforcement de l'aide financière, d'une accélération de l'exemption de visas pour les Turcs se rendant en Europe et d'une relance des négociations d'adhésion, l'UE s'engage pour chaque Syrien renvoyé en Turquie à admettre sur son territoire un autre Syrien actuellement réfugié en Turquie.
Les promoteurs de cet accord le présentent comme un moyen de dissuader les demandeurs d'asile de risquer leur vie en traversant la mer Egée et de démanteler les réseaux de passeurs.
Ses détracteurs dénoncent un 'ignoble marchandage' et une violation des obligations d'asile pour les réfugiés fuyant la guerre.
Groupes interceptés
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord, lundi, 202 personnes, majoritairement originaires du Pakistan, ont été renvoyées par la Grèce, selon des données gouvernementales grecques. Des migrants présents sur la côte turque continuent cependant de tenter leur chance.
Mercredi à l'aube, la garde-côte turque a intercepté plusieurs groupes qui venaient de prendre la mer, dont une quarantaine d'Irakiens, rapporte un journaliste de Reuters. Ils ont été acheminés par la suite par car vers Dikili, où un centre d'accueil a été mis en place dans le port pour prendre en charge les migrants renvoyés par la Grèce.
'La Grèce ne veut pas nous accueillir. La Turquie ne nous donne pas d'autorisation. Où devons-nous aller ? Nous noyer en mer avec nos enfants, c'est ça ?', a déclaré un Irakien, refusant de donner son nom.
En visite officielle en Finlande, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a vu dans la baisse des arrivées sur les îles grecques le signe que l'accord négocié avec les Européens fonctionne. Ces deux derniers jours, a-t-il dit, 350 demandeurs d'asile ont atteint le territoire grec depuis la Turquie.
/ATS