Le secrétaire général de l'ONU s'inquiète des tensions sociales

Le secrétaire général de l'ONU s'est dit inquiet à Genève de la montée des tensions sociales ...
Le secrétaire général de l'ONU s'inquiète des tensions sociales

ONU: les tensions sociales et le Venezuela inquiètent à Genève

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le Venezuela a été largement abordé par des Etats au début du Conseil des droits de l'homme à Genève. Plus globalement, le secrétaire général de l'ONU s'est dit inquiet des tensions sociales et la Suisse a appelé à se battre pour la liberté, 100 ans après la SDN.

Parmi les hauts responsables qui ont ouvert lundi la session d'un mois du Conseil, seule la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet a appelé à la 'fin des violences' et a demandé que les droits soient honorés au Venezuela. Antonio Guterres avait lui fait part de sa préoccupation et avait appelé au calme avant son arrivée à Genève.

De son côté, le conseiller fédéral Ignazio Cassis n'a pas mentionné cette situation non plus dans son discours. En marge du Conseil, il a souhaité toutefois que l'aide humanitaire puisse arriver jusqu'aux Vénézuéliens.

Sans modifier la ligne politique de la Suisse qui ne reconnaît que des Etats, pas des gouvernements, il égratigne un peu le président Nicolas Maduro. Ces dernières semaines, le gouvernement actuel n'a pas changé de ligne malgré 'la souffrance' de sa population, a dit à Keystone-ATS le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Ministre vénézuélien mardi

Sans surprise, la charge la plus violente pour le chef de l'Etat est venue du voisin brésilien qui a envoyé à Genève la controversée ministre des droits de l'homme. Annonçant la candidature de son pays à un siège au Conseil, Damares Alves a affirmé que son pays serait toujours aux côtés des Vénézuéliens face au 'dictateur' Maduro. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza est attendu mardi devant le Conseil.

Dans son discours, le secrétaire général de l'ONU s'est lui plutôt inquiété de la montée des tensions sociales dans le monde, sans mentionner les gilets jaunes. 'L'augmentation brutale des inégalités non seulement limite la croissance économique, mais elle est aussi source d'instabilité, de mécontentement et de revendications', a estimé M. Guterres.

Et d'appeler les dirigeants à honorer leurs engagements pour les droits économiques et sociaux. Autre inquiétude, M. Guterres a dénoncé l'augmentation des discours de haine, notamment l'antisémitisme et les attaques contre l'islam.

Journalistes attaqués

Cible également de 'harcèlement', les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes font face à 'la surveillance, des campagnes de désinformation et des menaces de violence' trop souvent mises en oeuvre, selon M. Guterres. Notamment en ligne où données de masse et reconnaissance faciale sont utilisées avec malveillance, selon lui. En trois ans, plus de 1000 activistes et journalistes ont été tués. Et le secrétaire général de dénoncer 'la quasi impunité scandaleuse' sur ces crimes, comme de nombreux intervenants.

Rappelant les 100 ans cette année de la Société des Nations (SDN) qui a précédé l'ONU, M. Cassis a lui demandé de continuer à se battre 'pour la liberté', notamment celle d'opinion. Il a salué ceux, y compris en Suisse, qui s'opposent à la 'pensée unique' et a salué le 'courage' du journaliste saoudien Jamal Khashoggi tué par les autorités de son pays.

Seul chef d'Etat présent après l'annulation du Congolais Félix Tshishekedi, le président tunisien Béji Caïd Essebsi est venu défendre la loi sur l'égalité des droits successoraux entre hommes et femmes qui va être examinée dans son pays dès mercredi. 'Le moment est venu que tous les pays arabes et musulmans accordent les mêmes droits' à ces citoyens, selon lui.

Devant la presse, il ne s'est pas prononcé sur le calendrier qu'il souhaite pour que la Suisse débloque les fonds liés à l'ex-dictateur Zine el Abidine Ben Ali, dont le gel vient d'être prolongé. 'Il y a un certain retard dans l'accomplissement des conditions juridiques', selon lui. Il serait bon que ce montant de 56 millions de francs 'revienne aux Tunisiens', dit-il.

Pendant cette session, la Birmanie, la Syrie, le Burundi et les territoires palestiniens seront largement discutés. Une déclaration de soutien à la mission d'enquête de l'ONU sur l'affaire Khashoggi pourrait aussi être relayée.

/ATS
 

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