Le groupe de presse Axel Springer a annoncé lundi avoir démis de ses fonctions le rédacteur en chef du tabloïd allemand Bild, Julian Reichelt, accusé de 'comportement fautif' en lien avec une relation intime nouée au sein de la rédaction du journal le plus lu du pays.
'Dans le cadre de récentes investigations de presse, de nouvelles preuves du comportement fautif de Julian Reichelt ont été portées à la connaissance de la société', écrit le groupe dans un communiqué.
Agé de 41 ans, le journaliste à la tête des rédactions en chef du titre, avait fait l'objet d'une enquête interne au printemps en étant notamment soupçonné d'avoir promu des femmes avec qui il entretenait des relations, avant de les écarter.
Il avait été rétabli dans ses fonctions fin mars, en tandem cette fois avec une journaliste. Il avait 'admis le mélange de relations professionnelles et privées, mais nié (tout harcèlement) sous serment', avait alors indiqué le groupe.
Mais la direction d'Axel Springer dit lundi avoir 'appris que Julian Reichelt ne sépare toujours pas clairement les affaires privées et professionnelles et qu'il a dit des choses fausses à ce sujet devant le conseil d'administration'.
Le journal le plus lu d'Allemagne ne détaille pas les faits précis qui sont reprochés à son puissant rédacteur en chef, figure controversée du monde journalistique. Tiré à environ 2 millions d'exemplaires, Bild, créé en 1952, a misé sur les faits divers, les sports et l'actualité des célébrités pour devenir le premier quotidien allemand.
C'est une enquête du New York Times parue dimanche qui semble avoir précipité la décision du groupe Springer. Selon celle-ci, M. Reichelt a notamment promu à un poste à responsabilités une jeune journaliste avec laquelle il avait une liaison.
'S'ils découvrent que j'ai une liaison avec une stagiaire, je vais perdre mon emploi', lui avait déclaré Julian Reichelt en novembre 2016, selon des propos qu'elle a rapportés à la commission d'enquête interne cités par le New York Times.
M. Reichelt sera remplacé dans ses fonctions par Johannes Boie, jusqu'alors rédacteur en chef de l'hebdomadaire conservateur 'Welt am Sonntag'.
/ATS