Le président sénégalais Macky Sall réélu dès le premier tour

Le président sénégalais sortant Macky Sall a remporté son pari d'être réélu dès le premier ...
Le président sénégalais Macky Sall réélu dès le premier tour

Le président sénégalais Macky Sall réélu dès le premier tour

Photo: KEYSTONE/EPA/ALIOU MBAYE

Le président sénégalais sortant Macky Sall a remporté son pari d'être réélu dès le premier tour. Il a recueilli 58,27% des suffrages lors du scrutin de dimanche, a annoncé jeudi la Commission nationale de recensement des votes (CNRV).

A 56 ans, Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, a devancé l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, crédité de 20,50% des suffrages, le député 'antisystème' Ousmane Sonko (15,67%), le président d'université privée Issa Sall (4,07%) et l'ancien ministre Madické Niang (1,48%), selon le président de la CNRV, Demba Kandji.

La participation a été de 66,24%, a précisé le magistrat. Ces résultats sont susceptibles de recours devant le Conseil constitutionnel.

'Nous rejetons fermement et sans aucune réserve ce résultat', qui 'reflète parfaitement la commande du candidat sortant', a déclaré au nom des quatre candidats de l'opposition Idrissa Seck. 'Force est de constater que le candidat sortant a confisqué la volonté du peuple souverain et sera le seul à assumer les conséquences face au peuple et face à l'histoire', a ajouté M. Seck, en lisant un texte cosigné par Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall.

'Nous ne ferons aucun recours devant le Conseil constitutionnel', ont toutefois indiqué les adversaires du président sortant.

Scènes de liesse

L'annonce a provoqué des scènes de liesse au siège de campagne du chef de l'Etat sortant. 'Macky Sall a fait trois fois plus de voix que le second. C'est ce qu'on appelle une victoire sans appel', a commenté sa collaboratrice Aminata Touré.

Selon M. Kandji, la représentante d'Idrissa Seck à la CNRV ne s'est pas présentée jeudi pour la proclamation des résultats. Ceux des autres candidats d'opposition ont assorti leur signature du procès-verbal 'd'observations écrites', qui seront transmises au Conseil constitutionnel, seul habilité à proclamer les résultats définitifs.

Le Sénégal retenait son souffle depuis le début de la matinée pour savoir si Macky Sall avait réellement remporté l'élection dès le premier tour, comme son camp le revendiquait depuis dimanche, ou si ses opposants le contraindraient à un second tour à l'issue indécise.

Appel à la 'vigilance absolue'

Dénonçant mercredi soir des 'irrégularités' lors du scrutin, le Pastef-les Patriotes, la formation d'Ousmane Sonko, avait appelé à la 'vigilance absolue' et à refuser tout 'forcing' de la majorité.

Les résultats égrenés ces derniers jours par les médias, qui ont collecté les données des procès-verbaux affichés devant chaque tribunal départemental, avaient conforté l'optimisme du camp présidentiel, qui avait revendiqué la victoire dès dimanche soir, et suscité la colère de ses rivaux, qui les jugeaient non conformes et ont clamé qu'un second tour était 'inévitable'.

Les 'déclarations contradictoires' des deux camps étaient 'de nature à générer des tensions', a regretté mardi la cheffe de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne, Elena Valenciano, même si très peu d'incidents ont été relevés depuis le scrutin.

Grands travaux

Si son élection est définitivement confirmée, Macky Sall entend poursuivre la mise en oeuvre de son 'Plan Sénégal émergent', lancé en 2014, dont la première phase s'est principalement traduite par de grands travaux, notamment l'édification de la ville nouvelle de Diamniadio, à 32 km de Dakar, l'ouverture d'un nouvel aéroport international et la construction d'un train express régional dont la mise en service est attendue dans les prochains mois.

Il devra aussi tenter d'apaiser les relations avec l'opposition, qui avait dénoncé avant le vote l'invalidation des candidatures de Karim Wade, fils et ancien ministre du président Abdoulaye Wade, et de Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, tous deux frappés par des condamnations judiciaires. Elle a aussi critiqué l'instauration d'un nouveau système de parrainages qui a éliminé 20 des 27 prétendants.

/ATS
 

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