Le pape François est arrivé dimanche aux Emirats arabes unis. Il est le premier chef de l'Eglise catholique à fouler le sol de la péninsule arabique, berceau de l'islam.
L'avion du souverain pontife a atterri à Abou Dhabi, peu avant 22h00 locales (19h00 GMT).
Avant de se rendre aux Emirats pour une visite historique, le pape a pressé les parties impliquées dans le conflit au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, de 'favoriser de manière urgente le respect des accords' pour une trêve à Hodeida (ouest), essentielle à l'acheminement de l'aide internationale.
'Je suis avec grande préoccupation la crise humanitaire au Yémen. La population est épuisée par le long conflit et de très nombreux enfants souffrent de la faim. Le cri de ces enfants et de leurs parents monte devant Dieu', a-t-il lancé.
Dialogue entre les religions
Le pape argentin a également posté un message sur Twitter, affirmant se rendre aux Emirats 'comme un frère pour écrire ensemble une page de dialogue et parcourir ensemble les chemins de paix. Priez pour moi!'.
Sa visite doit être dominée par le dialogue entre les religions et une rencontre interreligieuse internationale est prévue lundi.
Messe mardi
Dimanche, des fidèles se sont pressés aux abords de la cathédrale Saint-Joseph d'Abou Dhabi pour obtenir les derniers billets de la messe papale de mardi, présentée comme le plus grand rassemblement dans le pays, avec plus de 130'000 fidèles.
Environ un million de catholiques -des travailleurs asiatiques pour la plupart- vivent aux Emirats, pays dont la population est composée à plus de 85% d'expatriés et où ils peuvent pratiquer leur religion dans huit églises.
'La visite offre un témoignage étonnant sur la tolérance des Emirats', estime une Américaine de 39 ans, Collins Cochet Ryan.
Droits humains
Les responsables émiratis n'ont cessé d'insister sur ce thème, en particulier en liaison avec la rencontre -la cinquième- entre le pape et l'imam d'Al-Azhar, l'institution phare de l'islam sunnite se trouvant au Caire, cheikh Ahmed al-Tayeb.
Les Emirats ont toujours cherché à projeter l'image d'un pays ouvert et tolérant, même si ce pays pratique une politique de 'tolérance zéro' à l'égard de toute dissidence et notamment celle des adeptes de l'islam politique incarné par les Frères musulmans.
Après Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) a appelé le pape François à soulever lors de sa visite la question des violations des droits humains au Yémen, où les forces émiraties interviennent militairement aux côtés de l'Arabie saoudite, et celle de la répression des opposants aux Emirats.
'En dépit de ses affirmations sur la tolérance, le gouvernement émirati n'a montré aucun intérêt réel pour améliorer son bilan', a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.
Précédents
Depuis le début de son pontificat, le pape s'est rendu à plusieurs reprises dans des pays dont la population est majoritairement musulmane, comme l'Egypte, l'Azerbaïdjan, le Bangladesh et la Turquie. En mars, il est attendu au Maroc. Il s'agit au total du 27e voyage de ce pape à l'étranger.
/ATS