Le président américain et le Premier ministre israélien ont eu un entretien téléphonique mercredi pour évoquer notamment la guerre entre Israël et le Hezbollah. Cela au moment où Israël élargit son offensive contre le mouvement pro-iranien dans le sud du Liban.
Des tirs de roquettes ont fait deux morts mercredi dans le nord d'Israël, frontalier du Liban, selon les services de secours israéliens, tandis que le Hezbollah a fait état de combats et assuré avoir repoussé à deux reprises à l'aube des incursions israéliennes dans le sud du Liban.
L'entretien entre Benjamin Netanyahu et Joe Biden, auquel a participé la vice-présidente américaine Kamala Harris, candidate à la Maison Blanche, est le premier depuis près de deux mois entre les deux dirigeants, dont les relations sont difficiles.
Selon le site américain Axios, Joe Biden et Benjamin Netanyahu devaient en particulier évoquer le projet d'Israël de frapper l'Iran, en riposte à une attaque de missiles iranienne lancée le 1er octobre contre son territoire.
Cette attaque avait été présentée par l'Iran comme une riposte à l'assassinat d'Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, tué le 27 septembre dans une frappe israélienne près de Beyrouth, et du chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque imputée à Israël.
Victimes en Israël
Mercredi, un homme et une femme d'une quarantaine d'années ont été tués par les tirs de roquettes à Kiryat Shmona, une ville du nord d'Israël située à deux kilomètres de la frontière libanaise, selon les secours israéliens.
Il s'agit des premières personnes tuées en Israël par des roquettes en provenance du Liban depuis qu'Israël a déplacé le front de la guerre vers ce pays à la mi-septembre. 'Environ 20 projectiles' ont été tirés sur Kiryat Shmona, selon l'armée.
Après avoir affaibli le Hamas lors de son offensive sur Gaza, Israël cherche à éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban et à faire cesser ses tirs de roquettes pour permettre le retour dans le nord d'Israël des quelque 60'000 habitants déplacés.
Après une campagne de frappes aériennes massives lancée le 23 septembre contre le Hezbollah, à la fois puissant parti politique et groupe armé, Israël mène depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban, élargie cette semaine aux zones côtières du sud-ouest du pays.
Les bombardements aériens se poursuivent notamment sur la banlieue sud de Beyrouth, l'un des fiefs du Hezbollah, où un correspondant de l'AFP a signalé mercredi une nouvelle frappe.
Selon les autorités libanaises, un bombardement a fait quatre morts dans la région du Chouf, au sud de Beyrouth, jusqu'à présent plutôt épargnée.
Mercredi, l'armée a affirmé avoir détruit '100 cibles terroristes du Hezbollah' en 24 heures.
'Que le Hezbollah ait pitié'
Le Hezbollah a revendiqué de son côté des tirs de roquettes sur des villes et des cibles militaires dans le nord d'Israël et le sud du Liban. Benjamin Netanyahu avait menacé mardi le Liban des mêmes 'destructions et souffrances' que la bande de Gaza.
'Je ne parle pas à Netanyahu car il est inhumain. Nous sommes au XXIe siècle. Comment peut-on commettre un génocide de cette façon?', a réagi à Beyrouth Ahmed, un homme de 77 ans.
Il a toutefois lancé un appel au parti islamiste chiite: 'Que le Hezbollah ait pitié des gens qui dorment dans la rue, que nous n'ayons pas le même sort que la population de Gaza qui subit un génocide', a-t-il imploré.
'Un enfer sans fin'
Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a encerclé ces derniers jours la zone de Jabalia, dans le nord, et appelé ses habitants à évacuer, disant que le Hamas cherchait à y reconstituer ses capacités.
D'intenses bombardements ont visé mercredi Jabalia et ses environs, selon la Défense civile.
Selon le chef de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, 'au moins 400'000 personnes sont prises au piège dans ce secteur'. 'Le nord de Gaza: un enfer sans fin', a-t-il affirmé sur X.
'Les ordres d'évacuation récents des autorités israéliennes obligent les gens à fuir encore et encore, en particulier du camp de Jabalia', a-t-il ajouté, soulignant que 'beaucoup de gens refusent de partir parce qu'ils ne savent que trop qu'il n'y a aucun lieu sûr à Gaza'.
La guerre a réduit en ruines des secteurs entiers du petit territoire assiégé et déplacé la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants.
/ATS