La Chambre des représentants des Etats-Unis a approuvé mercredi le blocage d'une vente d'armes d'une valeur de 8 milliards de dollars à l'Arabie saoudite et à d'autres alliés, un nouveau revers pour Donald Trump. Le président devrait recourir à son droit de veto.
Les élus, dont beaucoup se sont dits horrifiés par l'assassinat l'an dernier du journaliste saoudien Jamal Khashoggi par des agents de son pays, ont voté pour une série de mesures visant à empêcher la vente controversée. Les trois résolutions bloquant ces ventes d'armes sont déjà passées par le Sénat et doivent maintenant aller à la Maison Blanche. Le président Trump devrait y apposer un veto, le troisième de sa présidence.
D'un montant de 8,1 milliards de dollars au total, la vente avait été autorisée fin mai par l'administration Trump, qui avait invoqué une situation d'urgence provoquée par l'Iran pour contourner le Congrès. Les contrats concernent notamment la vente d'armes, de munitions et la maintenance d'aéronefs à l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et la Jordanie.
Les votes se sont déroulés dans un contexte de tensions accrues au Moyen-Orient. L'Iran a averti qu'il comptait s'affranchir progressivement de certains de ses engagements pris lors de l'accord nucléaire de 2015 après que Trump en a unilatéralement retiré les États-Unis il y a plus d'un an. La Maison-Blanche a argué que l'arrêt de cette vente signifierait que Washington ne soutient pas ses partenaires et alliés, en particulier à un moment où les menaces contre eux augmentent.
Yémen et Khashoggi
Mais l'opposition au sein du Congrès n'a pas faibli, alimentée par la responsabilité de Ryad dans le conflit au Yémen, qui a fait des dizaines de milliers de morts, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires ainsi que par le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, basé aux États-Unis, par des agents saoudiens.
L'Arabie saoudite intervient militairement depuis 2015 au Yémen à la tête d'une coalition progouvernementale contre les rebelles Houthis, soutenus par Téhéran. Fin juin, le Royaume-Uni avait également annoncé la suspension de ventes d'armes à l'Arabie Saoudite pouvant être utilisées au Yémen. L'Allemagne avait pris la même décision en invoquant la mort de Jamal Khashoggi.
/ATS