La Russie a annoncé dimanche avoir repoussé dans la nuit deux attaques de drones ukrainiens, qui ont visé Moscou, dont l'aéroport international a été brièvement fermé, et la Crimée annexée, sans faire de victimes. En Ukraine, une frappe russe a touché Soumy.
'Seize drones ukrainiens ont été détruits par la défense anti-aérienne' en Crimée, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
'Neuf autres drones ukrainiens ont été neutralisés par des moyens de guerre électronique et se sont écrasés dans la mer Noire', a-t-il ajouté, précisant que l'attaque n'avait pas fait de victimes.
Plus tôt, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, avait annoncé sur Telegram que 'des drones ukrainiens ont attaqué cette nuit. Les façades de deux tours de bureaux de la ville ont été légèrement endommagées. Il n'y a pas de victimes ni de blessés'.
Plusieurs fenêtres de ces bâtiments ont été soufflées, des poutres en acier rendues visibles et des documents éparpillés au sol, selon un photographe de l'AFP.
L'attaque de trois drones au total a elle aussi été déjouée, l'un a été abattu et les deux autres 'neutralisés par la guerre électronique', s'écrasant sur un complexe de bâtiments, selon le ministère russe.
'Attaque terroriste'
Le ministère russe de la Défense a dénoncé une 'tentative d'attaque terroriste'.
L'aéroport international Vnoukovo, dans le sud-ouest de Moscou, a été brièvement fermé au trafic et les vols déroutés, a affirmé l'agence de presse russe TASS, citant les 'services d'aviation', avant d'annoncer leur reprise peu après.
Les attaques contre Moscou et ses environs, situés à près de 500 kilomètres de la frontière ukrainienne, étaient assez rares depuis le début du conflit en février 2022, jusqu'à ce que plusieurs incursions de drones se produisent en 2023.
Celles rapportées dimanche sont les dernières d'une série d'attaques de drones, dont celle contre le Kremlin et des villes russes près de la frontière avec l'Ukraine, que Moscou attribue à Kiev.
Plus tôt en juillet, la Russie avait affirmé avoir abattu cinq drones ukrainiens qui avaient déjà perturbé le fonctionnement de l'aéroport Vnoukovo.
Ces attaques surviennent quelques semaines après le lancement de la contre-offensive ukrainienne, destinée à reprendre les territoires occupés par la Russie.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a blâmé ces attaques qui 'seraient impossibles sans l'aide apportée au régime de Kiev par les Etats-Unis et ses alliés de l'Otan', selon lui.
Vendredi, le Kremlin a dit avoir intercepté deux missiles ukrainiens au-dessus du sud-ouest de son territoire, les débris du premier ayant fait au moins 16 blessés dans leur chute sur la ville de Taganrog, proche de la frontière avec l'Ukraine.
Trois morts en Ukraine
Les régions frontalières ont souvent été la cible de drones et de tirs d'obus depuis le début du conflit, mais très rarement de missiles.
Le ministère russe de la Défense avait alors déclaré que le premier missile, un S-200, visait des 'infrastructures résidentielles' de Taganrog, 250'000 habitants.
Peu après, le second S-200 avait été abattu près d'Azov, les débris tombant cette fois sur une zone non habitée, toujours selon le ministère.
Du côté ukrainien, près de la frontière, la ville de Soumy a été frappée samedi soir par un missile russe. Au moins un civil est mort et cinq ont été blessés, selon la police, qui a expliqué que l'attaque avait touché un établissement éducatif.
D'après le média public Suspilne, l'un des bâtiments du complexe a été détruit par l'explosion qui s'est produite à 20h00 locales. Sur des images diffusées par Suspilne, apparaissent les décombres de cet édifice.
Début juillet, une attaque de drones russes avait frappé un immeuble d'habitation à Soumy, faisant trois morts et 21 blessés.
Plus tôt samedi, un homme et une femme ont aussi été tués dans une frappe russe, cette fois à Zaporijjia, la grande ville du sud de l'Ukraine, ont rapporté les autorités locales.
/ATS