Quatre juges du Tribunal supérieur de justice du Brésil (STJ) ont décidé mardi d'une nette réduction de la peine de prison pour corruption de l'ex-président Lula. Celui-ci pourrait bénéficier d'un régime semi-ouvert de détention dans quelques mois.
Après le rejet de moult recours déposés par sa défense, le chef historique de la gauche brésilienne de 73 ans, emprisonné depuis plus d'un an, voit enfin une éclaircie, même si ses démêlés avec la justice sont très loin d'être terminés. Les quatre magistrats du STJ siégeant à Brasilia ont décidé à l'unanimité de réduire la peine du prisonnier le plus célèbre du Brésil - de 12 ans et un mois de prison à huit ans et 10 mois.
Cette décision ouvre la voie à un aménagement de peine de Luiz Inacio Lula da Silva deux fois président (2003-2010), tombé dans les filets de l'enquête 'Lava Jato' (Lavage express) autour du gigantesque scandale de corruption lié à l'entreprise pétrolière étatique Petrobras.
Vers un régime semi-ouvert'
'Maintenant Lula va avoir le droit de passer au régime semi-ouvert en octobre, parce qu'il aura effectué un sixième de sa peine', a expliqué à l'AFP Lenio Streck, professeur de droit constitutionnel. 'Cela va totalement changer ses perspectives'.
Ce régime autorise un condamné à avoir un emploi ou à suivre une formation à l'extérieur de la prison mais l'oblige à rentrer le soir dans sa cellule pour y dormir. 'Le plus probable serait que ce soit à Sao Paulo (sud-est), parce qu'il a un institut (là-bas), et parce qu'un ancien chef d'Etat a quelques prérogatives', a ajouté le juriste.
Incarcéré depuis avril 2018 à Curitiba (sud), l'ex-chef d'Etat avait été condamné en deuxième instance pour avoir bénéficié d'un triplex à Guaruja (littoral de l'Etat de Sao Paulo, sud-est) de la part d'un groupe du BTP en échange de contrats avec Petrobras.
Demi-douzaine d'affaires
Les nombreux recours déposés par ses avocats avaient jusque-là tous été rejetés.
Lula estime qu'il a été condamné sans preuve et n'a cessé de dénoncer une persécution politique pour empêcher son Parti des Travailleurs (PT) de revenir au pouvoir. 'On n'a jamais présenté de preuve contre moi. Je suis un prisonnier politique, exilé dans mon propre pays', a récemment écrit l'ex-président qui avait été empêché de se présenter à un troisième mandat fin 2018 alors qu'il était le grand favori des enquêtes d'opinion.
Ses avocats demandent son acquittement. Dernièrement, ils ont proposé que les accusations de blanchiment d'argent soient requalifiés en crime électoral, ce qui pourrait réduire la peine afférente. La situation de Lula dans les prochains mois et années semble promise à de nombreux rebondissements. Il est au total mis en cause dans une demi-douzaine d'affaires.
/ATS