La justice française a annulé jeudi la suspension de Jean-Marie Le Pen du parti Front national (FN) qu'il a cofondé et que dirige aujourd'hui sa fille Marine. Le leader historique de l'extrême droite hexagonale est actuellement en conflit ouvert avec elle.
Le tribunal de Nanterre, près de Paris, a rendu ce jugement pour une question de forme. Il a estimé que le FN 'devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d'adhérent et le cas échéant à celle de président d'honneur'. Il a déclaré 'nulle et de nul effet' cette délibération.
L'ancien président du parti d'extrême droite, âgé aujourd'hui de 87 ans, avait été suspendu début mai après avoir réitéré des propos polémiques, notamment sur les camps d'extermination nazis.
L'avocat de l'ex-président du FN, Frédéric Joachim, a estimé que le patriarche pourrait dès vendredi 'recommencer à utiliser son bureau et tous les moyens qui étaient mis à sa disposition' et 'siéger dans tous les organes dont il fait partie en qualité de président d'honneur'.
Le parti fait appel
Le vice-président du FN, Florian Philippot, bête noire de Jean-Marie Le Pen, a pris acte de cette décision. 'Cela ne change rien en réalité', a-t-il déclaré sur iTELE. Malgré ces déclarations, le FN a annoncé qu'il faisait appel de cette décision.
Jean-Marie Le Pen pourra donc participer à l'assemblée générale extraordinaire par correspondance qui porte sur la rénovation du parti et de ses statuts, projet qui prévoit notamment la suppression de la présidence d'honneur.
Jean-Marie Le Pen avait dénoncé une éviction politique dictée, selon lui, par l'entourage de sa fille et avait appelé les adhérents à ne pas prendre part au scrutin. 'D'abord, il n'est pas secret, et surtout c'est un piège destiné à changer l'orientation politique du Front national', a-t-il expliqué sur son compte Twitter.
/ATS