Le régime syrien reprend à l'EI la cité antique de Palmyre

L'armée syrienne appuyée par l'allié russe a infligé une cuisante défaite dimanche au groupe ...
Le régime syrien reprend à l'EI la cité antique de Palmyre

Le régime syrien reprend à l'EI la cité antique de Palmyre

Photo: Keystone

L'armée syrienne appuyée par l'allié russe a infligé une cuisante défaite dimanche au groupe Etat islamique (EI). Elle lui a repris la ville de Palmyre et promis de chasser l'organisation djihadiste de ses principaux fiefs en Syrie.

Le président syrien Bachar al-Assad a salué une victoire qui démontre selon lui le bien-fondé de sa stratégie dans la lutte contre le terrorisme. Il s'est exprimé devant des députés français en visite à Damas. Les ruines de Palmyre, une cité vieille de 2000 ans, sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco.

Le président russe Vladimir Poutine a félicité par téléphone Bachar al-Assad. Il a souligné 'l'importance de la sauvegarde de cette ville historique unique pour la culture mondiale', a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse Ria Novosti.

Ville fantôme

Dans un communiqué lu à la télévision syrienne, l'armée dit avoir porté 'un coup mortel aux terroristes' et parle du 'début de la fin' pour les islamistes. La reconquête de Palmyre, ajoute l'état-major, démontre que l'armée régulière et ses alliés sont les seules forces en mesure de venir à bout du 'terrorisme' en Syrie.

D'après une source militaire, des unités de l'armée sont en train de désamorcer des dizaines de bombes et de mines à l'intérieur de la cité antique'. Selon un correspondant de l'AFP sur place, Palmyre ressemble à une ville fantôme, la quasi-totalité des habitants a fui les bombardements ces derniers jours.

Le groupe djihadiste s'était emparé de Palmyre en mai 2015. Il l'a ensuite amputé de ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à l'explosif. En septembre, il a démoli plusieurs des tours funéraires de la cité, avant de réduire en poussière le célèbre Arc de triomphe. Avant le début du conflit en Syrie en 2011, plus de 150'000 touristes visitaient cette oasis du désert.

Bastions islamistes

L'armée, avec l'appui des avions syriens et russes, va poursuivre son offensive contre l'EI, le Front al Nosra (branche syrienne d'Al Qaïda) 'et d'autres groupes terroristes', ajoute le haut commandement syrien.

Palmyre sera 'une base de départ pour de nouvelles opérations militaires' dans les provinces de Raqa et de Deir Ezzor bastions des islamistes vers la frontière irakienne, poursuit l'armée dans son communiqué. La télévision syrienne rapporte que des avions syriens et russes ont pris pour cibles les djihadistes qui fuyaient Palmyre, détruisant des dizaines de véhicules.

Importante défaite de l'EI

L'aviation russe a mené 40 missions ces dernières vingt-quatre heures dans le secteur de Palmyre. Elle a touché 117 objectifs et tué 80 djihadistes, ont rapporté dimanche les agences de presse russes qui citent le ministère de la Défense.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 400 djihadistes de l'EI ont péri dans la bataille de Palmyre. Selon cette ONG, il s'agit de la plus grande défaite pour cette organisation depuis la mise en place en 2014 d'un califat dans les zones de Syrie et d'Irak sous son contrôle.

Pourparlers à Genève

Palmyre était une des principales batailles en cours en Syrie. Une trêve est en vigueur dans le pays depuis un mois entre les rebelles et le régime.

A la faveur de la trêve, des pourparlers indirects ont eu lieu à Genève entre régime et opposition. Il s'agit de trouver une issue au conflit qui a fait depuis cinq ans plus de 270'000 morts et créé une grave crise migratoire avec la fuite de millions de Syriens.

L'ONU espère un deuxième round autour du 9-10 avril. Dans son message pascal, le pape François a exprimé son espoir que ces négociations apportent la paix au pays 'déchiqueté'.

En finir avec l'EI

De l'autre côté de la frontière, en Irak, l'EI est aussi la cible d'une large offensive de l'armée irakienne qui cherche à reprendre son fief de Mossoul, deuxième ville du pays. Les grandes puissances sont déterminées à en finir avec ce groupe ultraradical qui vient de revendiquer les attentats de Bruxelles, quatre mois après avoir revendiqué ceux de Paris.

/ATS


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