L'Otan a annoncé jeudi le lancement la semaine prochaine d'un vaste exercice militaire, le plus important 'depuis des décennies'. Il s'étalera sur plusieurs mois et impliquera quelque 90'000 soldats de l'Alliance.
'Ce sera une démonstration claire de notre unité, de notre force et de notre détermination à nous protéger les uns les autres', a déclaré le commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur), le général américain Christopher Cavoli, au cours d'une conférence de presse, à l'approche des deux ans du début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
50 navires et 80 avions
Cet exercice prendra la forme d'un scénario de conflit contre un 'adversaire de taille comparable', selon la terminologie de l'Otan, désignant ainsi la Russie sans la nommer. Il comportera notamment le renfort sur le continent européen de troupes 'venues d'Amérique du Nord', a précisé le général Cavoli.
Quelque 50 navires de guerre, 80 avions et 1100 véhicules de combat de toute sorte y prendront part. Il s'agit du plus important 'jeu de guerre' depuis l'exercice 'Reforger' en 1988, alors en pleine Guerre froide entre l'Union soviétique et l'Alliance atlantique.
'Il s'agit d'un record en termes de nombre de soldats', a souligné pendant cette même conférence de presse l'amiral néerlandais Rob Bauer, le chef du comité militaire de l'Otan, qui rassemble les chefs d'état-major des 31 pays membres de l'organisation.
Forces russes 'considérables'
Depuis le déclenchement de l'offensive russe de grande ampleur en Ukraine le 22 février 2022, l'Alliance atlantique a considérablement renforcé ses défenses sur le front oriental, en y envoyant des milliers d'hommes.
Sur le terrain en Ukraine, les forces terrestres russes ont subi de très sévères dommages, a affirmé Rob Bauer, soulignant toutefois que la marine et l'aviation russes restaient des forces 'considérables'.
'D'intenses combats' y ont toujours lieu mais, 'bien que les attaques russes soient dévastatrices, elles ne sont pas significatives d'un point de vue militaire', a-t-il affirmé.
L'année dernière, le monde a peut-être été un peu trop optimiste et il est donc 'important qu'en 2024 nous ne soyons pas trop pessimistes', a averti ce haut responsable de l'Alliance.
/ATS