Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution soutenant l'initiative russo-turque pour un cessez-le-feu et des négociations en Syrie. Il n'en a cependant pas entériné les modalités.
Ce texte de compromis, adopté à l'issue de consultations à huis clos, indique que le Conseil de sécurité 'salue et appuie les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie et lancer un processus politique' de règlement du conflit. Mais il se contente de 'prendre note' de l'accord que les deux pays ont présenté le 29 décembre.
Le Conseil rappelle aussi la nécessité d'appliquer 'toutes les résolutions' pertinentes de l'ONU sur la Syrie. Et de citer celle de décembre 2015 qui prévoyait, sous l'initiative de Washington, une feuille de route complète de sortie de crise. Le Conseil de sécurité réclame par ailleurs un accès humanitaire 'rapide, sûr et sans entrave' aux populations civiles.
Devant les réticences de plusieurs de ses partenaires, la Russie avait profondément modifié son projet de résolution initial. 'Les Russes ont beaucoup rétropédalé', explique un diplomate occidental. Il se félicite du fait que 'les Nations unies sont remises au centre du jeu'.
Dans leurs explications de vote, les représentants américain, français et britannique ont déploré que certains détails de l'accord russo-turc ne leur aient pas été communiqués, comme la liste précise des groupes armés concernés par le cessez-le-feu.
Enfants à l'école
La trêve est entrée en vigueur jeudi à minuit (23h00 en Suisse) sur l'ensemble de la Syrie. Elle était globalement respectée samedi pour la deuxième journée consécutive, malgré quelques violations.
Seuls 'quelques affrontements et des bombardements à l'artillerie du régime ont eu lieu dans la région de Wadi Barada près de Damas et dans la ville de Deraa (sud)', a précisé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane.
Evoquant ces raids, plusieurs groupes rebelles dits 'modérés' ont prévenu que si 'les violations du régime et ses bombardements se poursuivaient', cela 'allait mettre fin à l'accord' de cessez-le-feu, selon un communiqué commun.
Négociations à Genève
Le cessez-le-feu, dont les groupes djihadistes Etat islamique (EI) et Fateh al-Cham en sont exclus, doit être le prélude à des négociations de paix prévues fin janvier au Kazakhstan sous l'égide de Moscou et de Téhéran, parrains du régime, et la Turquie, soutien des rebelles.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a d'ailleurs souligné samedi que ces négociations 'sont une étape majeure en vue de la reprise de négociations (entre pouvoir et opposition) sous l'égide de l'ONU' le 8 février 2017 à Genève.
/ATS