L'OMS doit trouver sept milliards de dollars pour concrétiser ses prochains axes de travail pour 2025 à 2028. Le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a lancé dimanche soir à Genève le premier appel à investissements pour atteindre cet objectif.
'Nous faisons cette demande à un moment difficile', a affirmé le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à la veille de l'ouverture de l'Assemblée mondiale de la santé. Les conflits, le changement climatique, les déplacements ou la pauvreté constituent des défis qui demandent chacun des ressources.
Mais la pandémie a montré que 'quand la santé est menacée, tout est menacé', a insisté M. Tedros. Dans quelques jours, les 194 membres devront approuver les grands axes de l'organisation pour 2025-2028.
Ceux-ci requièrent une enveloppe de 11,1 milliards de dollars. Selon les estimations, les contributions devraient l'alimenter avec quatre milliards. Ces dernières années, l'OMS a multiplié les changements pour tenter d'améliorer son financement.
L'assiette des contributeurs volontaires a été élargie, la Fondation OMS a permis de s'ouvrir à de nouveaux donateurs, notamment du secteur privé, et les Etats ont accepté il y a deux ans d'augmenter la part de leur financement obligatoire à 50% du budget de l'institution d'ici 2030. Cette augmentation est déjà mise en oeuvre, mais elle ne suffit pas.
40 millions de personnes à sauver
L'appel à investissement donnera lieu d'ici la fin de l'année à une réunion de donateurs plus formelle. Il doit permettre une approche à plus long terme avec un financement 'plus flexible' et 'plus prévisible', selon le directeur général.
'Des personnes en dépendent', a renchéri de son côté l'ambassadeur de l'OMS pour un financement durable de la santé mondiale, l'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown. 'Nous devons nous lever pour les quatre milliards de personnes qui se voient refuser des soins', a-t-il dit.
'Nous devons voir des efforts pour l'accord contre les pandémies', affirme-t-il. Alors que les Etats membres n'ont pas réussi à trouver un consensus dans les deux ans prévus, l'Assemblée mondiale de la santé devra décider de la suite des discussions.
Plus largement, 'l'OMS est plus indispensable que jamais', ajoute l'ancien Premier ministre. L'organisation veut sauver 40 millions de personnes supplémentaires, aider au lancement de 10'000 infrastructures de santé qui résistent au changement climatique et gagner près de 3,3 millions de nouveaux membres du personnel médical. Elle souhaite aussi pouvoir établir en une semaine quand une épidémie est observée.
/ATS