Le cinquième et dernier vaisseau automatique ATV, qui servait à ravitailler la station spatiale internationale (ISS), s'est autodétruit dimanche, au-dessus du Pacifique sud. Le vol de retour vers la Terra a marqué la fin d'une aventure spatiale européenne de plus de vingt ans.
Lancé en 1995 (mais imaginé dès 1987), le programme ATV (Véhicule de Transfert Automatique) a permis de produire cinq gros vaisseaux ravitailleurs qui se sont tous arrimés avec succès à l'ISS de façon totalement automatique et avec une extrême précision.
Le premier ATV, le 'Jules Verne', avait été lancé il y a sept ans, en mars 2008 par une fusée Ariane 5. Il a été suivi par les ATV 'Johannes Kepler', 'Edoardo Amaldi', 'Albert Einstein'.
Le benjamin, l'ATV-5 'Georges Lemaître', du nom du père de la théorie du Big Bang, s'est désarrimé samedi de l'ISS, à laquelle il était accroché depuis six mois, à environ 400 km de la Terre. Lancé à grande vitesse, ce vaisseau de 20 tonnes, grand comme un autobus londonien à deux étages, s'est désintégré dimanche en rentrant dans l'atmosphère. Les débris restants sont tombés dans une zone inhabitée du Pacifique sud.
Retour avec 2,5 tonnes de déchets
Lancé le 30 juillet 2014 par une fusée Ariane 5, l'ATV Georges Lemaître était arrivé le 12 août avec 6,6 tonnes de fret (eau potable, carburant, aliments, matériel de recherche...) pour ravitailler les astronautes de la station spatiale.
Il était reparti chargé de 2,5 tonnes de déchets non dangereux (pièces mécaniques, matériel dégradé, poubelles de l'équipage...) qui ont brûlé dans l'atmosphère. Au total, les cinq vaisseaux cargo ont acheminé plus de 32 tonnes à bord de l'ISS.
L'ISS dispose d'autres sources de ravitaillement: le cargo russe Progress - l'un d'eux doit arriver très prochainement -, le japonais HTV. Il y a aussi les vaisseaux américains Dragon (SpaceX) et Cygnus (Orbital Sciences).
Le coût du programme ATV est estimé à 2,4 milliards d'euros. Mais les cinq ATV ont permis de payer la contribution européenne à l'exploitation de l'ISS jusqu'en 2017. En échange, les Européens peuvent faire voler des astronautes et conduire des expériences à son bord.
/ATS