Le candidat du centre démocratique (CD, droite), Ivan Duque, a remporté dimanche soir l'élection présidentielle en Colombie. Après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote, il est crédité de 53,9% des voix.
Son adversaire de gauche, Gustavo Petro, du mouvement Colombie Humaine, obtient 41,8% des suffrages, selon des résultats officiels portant sur 98,2% des bulletins dépouillés. Il a reconnu sa défaite.
'Pour le moment, nous n'allons pas gouverner', a tweeté l'ancien maire de Bogota de 58 ans et ex-guérillero du M-19 dissout, quelques minutes après l'annonce par l'autorité électorale. Le taux de participation a atteint 52,18%. Le scrutin présidentiel, le premier depuis la paix avec les FARC, s'est déroulé dans le calme.
Les Colombiens votaient pour désigner le successeur du président Juan Manuel Santos, qui ne pouvait pas se représenter après deux mandats de quatre ans.
Chefs FARC visés par Duque
Ivan Duque, 41 ans, devient le plus jeune chef d'Etat de Colombie depuis 1872. Dauphin du populaire ex-président Álvaro Uribe (2002-2010), farouche opposant à l'accord avec les ex-guerilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), il a promis de modifier ce texte selon lui trop laxiste envers les ex-chefs guérilleros. Il entend envoyer en prison les chefs FARC coupables de crimes graves et leur barrer l'accès au Parlement.
Ivan Duque est assuré d'un soutien important au Parlement, où la droite s'est imposée aux législatives de mars. Le parti Farc, qui a succédé à la guérilla, n'avait pour sa part même pas atteint les 0,5% de voix nécessaires pour dépasser les dix sièges parlementaires octroyés par l'accord.
Novice en politique avec un seul mandat comme sénateur, l'avocat et économiste Ivan Duque se défend d'être la 'marionnette' d'Álvaro Uribe. Défendant la liberté d'entreprendre pour relancer la 4e économie d'Amérique latine, il a répété vouloir 'tourner les pages de la corruption, de la politique politicienne, du clientélisme'.
Les deux adversaires du jour étaient également opposés sur le dialogue avec l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla du pays, en cessez-le-feu pour le scrutin. Gustavo Petro voulait le poursuivre; Ivan Duque a annoncé qu'il durcirait la position gouvernementale.
/ATS