Des centaines de proches des 149 victimes du crash de l'A320 de Germanwings ont commémoré la catastrophe jeudi en France et en Allemagne. A 10h41, une minute de silence a marqué l'heure à laquelle l'accident s'est produit dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Acheminées en France par des vols affrétés par la Lufthansa - dont Germanwings est une filiale à bas coûts -, 605 personnes ont participé à une commémoration privée, organisée par la compagnie aérienne allemande dans le village du Vernet, situé à proximité immédiate des lieux du drame.
Parents, grands-parents et enfants, souvent porteurs des fleurs, se sont dirigés en silence vers les tentes blanches dressées pour les accueillir sous le soleil. Après l'énumération du nom de chacune des victimes, une minute de silence a été respectée à 10h41 précises.
Restes non identifiés
Des proches ont pris la parole et entamé des chants avant de déposer des roses au pied de la stèle érigée au Vernet. Quelques familles et des personnalités, dont les présidents de Lufthansa et Germanwings et une représentante du ministère allemand des Transports, se sont rendus au cimetière de la commune pour y déposer des gerbes sur la tombe commune où des restes humains non identifiés ont été inhumés.
'Nous sommes ici aujourd'hui pour montrer notre respect aux victimes, montrer qu'on les soutient, même un an après', avait déclaré à la presse le PDG de la Lufthansa Carsten Spohr, à son arrivée sur les lieux. En revanche, les proches du copilote, qui a précipité l'appareil au sol n'ont pas participé aux commémorations.
Montée sur les lieux du crash
Selon le maire du Vernet, François Balique, 300 personnes devaient ensuite monter au col de Mariaud, à 1561 mètres d'altitude, en 4x4 puis à pied, pour atteindre le cirque montagneux où l'avion s'est écrasé.
Un chemin forestier, boueux et en partie enneigé y conduit. En contrebas, il se poursuit par une piste construite pour permettre aux secours d'accéder au site du crash: une ravine entourée de montagnes noires escarpées. Plantée dans le sol, une balise rouge et blanche signale le point d'impact.
Mercredi, une jeune femme allemande accompagnée d'une amie s'y est déjà recueillie. Sa fille faisait partie du groupe de lycéens allemands qui avait pris place dans l'avion parti de Barcelone à destination de Düsseldorf.
Le site même du crash a été 'sanctuarisé' sur plusieurs hectares. Une barrière, exceptionnellement ouverte pour les familles a été érigée à l'entrée. Elle sera de nouveau fermée à leur départ, vendredi.
Emotion en Allemagne
Pour respecter l'intimité des familles, une tente blanche avait été dressée autour de la stèle et une autre autour de la tombe commune. Les corps identifiés avaient été rendus aux familles des victimes de 19 nationalités. Une seule victime a été enterrée au Vernet, Milad, un journaliste sportif iranien de 31 ans.
En Allemagne, les habitants de Haltern am See ont eux aussi observé une minute de silence en mémoire des seize élèves et deux enseignantes d'un lycée de la ville tués lors du crash. Les lycéens revenaient d'un échange scolaire en Espagne.
Selon le journal Halterner Zeitung, la chancelière Angela Merkel a envoyé une lettre aux parents des lycéens. 'Vous n'êtes pas seuls avec votre douleur. De nombreuses personnes, notamment les membres du gouvernement, sont par la pensée avec vous', écrit la dirigeante qui s'était rendue l'an dernier dans la ville.
Dès mercredi, plusieurs cérémonies avaient rassemblé des proches des victimes à Barcelone, Düsseldorf et Marseille. Le crash avait fait en tout 150 victimes, dont le copilote. L'enquête judiciaire en France et celle du BEA avaient rapidement conduit à la mise en cause du copilote, qui souffrait de lourds problèmes psychologiques et qui avait précipité volontairement l'appareil au sol.
/ATS