Les électeurs ont commencé à voter dimanche en France pour désigner le candidat de la droite et du centre pour l'élection présidentielle de 2017. François Fillon est favori face à Alain Juppé pour le second tour de cette primaire, où la participation est en hausse.
Le scrutin avait attiré à 12h00 plus de 1,2 million de votants dans 64% des bureaux de vote, a annoncé le président de la commission d'organisation du scrutin, Thierry Solère.
Il a fait état d'une hausse de 13% comparé au taux de participation relevé au premier tour à la même heure (1'138.000 votants sur 67% des bureaux).
L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, arrivé à la surprise générale en tête du scrutin la semaine dernière avec 44,1% des voix, a voté vers 10h30 dans un bureau du 7e arrondissement de Paris.
'J'attends le verdict des électeurs, ce sont eux qui parlent, pas le candidat', a-t-il dit aux journalistes présents, refusant de faire davantage de commentaires.
'Campagne dégueulasse'
Quasiment au même moment à Bordeaux, son adversaire, décroché malgré lui après avoir recueilli 28,6% des voix au premier tour, disait n'avoir aucun regret tout en dénonçant une nouvelle fois une 'campagne dégueulasse' menée à son égard.
'C'est ignoble de se faire traiter d'antisémite et de salafiste', a dit Alain Juppé, dans une allusion aux attaques lancées contre lui ces derniers mois notamment sur les réseaux sociaux et certains sites liés à la 'fachosphère'.
A la question de savoir s'il avait des regrets, l'ancien Premier ministre a répondu: 'non, je n'ai pas de regrets, j'ai fait une belle campagne, j'ai défendu mes idées jusqu'au bout et ça va marcher (...) attendons ce soir'.
'Réussite démocratique'
Les quelque 10'000 bureaux de vote fermeront leurs portes à 19h00, une semaine après un premier tour marqué par une forte participation qui a vu se déplacer près de 4,3 millions de personnes, un chiffre supérieur à celui enregistré au même stade par la primaire de la gauche en 2011 (2,7 millions).
Cette consultation inédite dans l'histoire de la droite française est d'ores et déjà saluée comme une 'réussite démocratique' par le président par intérim du parti Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez.
'Le candidat qui sera élu aura une lourde responsabilité: celle de réussir l'unité', souligne-t-il dans les colonnes du Journal du Dimanche. 'Il faudra faire des gestes: à l'égard de son adversaire du second tour et à l'égard des électeurs qui ont soutenu Nicolas Sarkozy'.
Un sondage donne 61% à Fillon
Éliminé au premier tour du scrutin avec 20,7% des voix, l'ancien chef de l'Etat a apporté son soutien à son ancien Premier ministre François Fillon. Le député de Paris peut également compter sur le soutien de Bruno Le Maire (2,4%) et de Jean-Frédéric Poisson (1,5%).
Le maire de Bordeaux, a lui reçu dans l'entre-deux tours le soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet (2,6%) et de Jean-François Copé (0,3%).
Dans un sondage Opinionway publié vendredi, François Fillon est crédité de 61% des intentions de vote contre 39% pour Alain Juppé. Les premiers résultats devraient être publiés à partir de 20h30 par la Haute autorité de la primaire.
Mobilisation de la gauche?
Au premier tour, 15% de sympathisants de gauche, selon un sondage Elabe, avaient participé à la primaire de la droite et du centre, notamment pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.
Ces derniers jours, cette frange de l'électorat semblait toutefois diverger sur la méthode à suivre ce dimanche, laissant planer le doute sur une nouvelle mobilisation.
/ATS