Les élections régionales et municipales partielles en Italie ont été marquées dimanche par une forte baisse de la participation. Les premiers résultats disponibles révèlent en outre que la formation du président du Conseil Matteo Renzi a été contestée dans les urnes.
A la fermeture des bureaux de vote à 23h00, dans les sept des 20 régions du pays concernées - la Vénétie, la Ligurie, la Toscane, les Marches, l'Ombrie, la Campanie et les Pouilles - et quelque 750 communes, la participation se montait à 64% pour les municipales et entre 49 et 56% pour les régionales. C'est en moyenne 10 points de moins que lors des derniers scrutins similaires en 2010.
Les instituts italiens de sondage, dont la fiabilité est parfois mise en défaut, ont prédit que la formation de M. Renzi devrait rester le premier parti d'Italie, en conservant en tout cas les cinq des sept régions qu'elle contrôlait avant le scrutin.
Selon les projections réalisées à partir des premiers résultats disponibles, le Parti démocrate (PD) est en tête dans quatre des sept régions. La formation de M. Renzi devrait facilement conserver la Toscane, les Marches et les Pouilles. Elle devrait aussi arracher la Campanie au centre-droit, mais se trouve menacée en Ombrie, l'un de ses bastions, où elle ne dispose que d'une légère avance.
Résultats contrastés
Le PD devrait en outre perdre la Ligurie, où se présentait une autre liste de gauche hostile à la politique conduite par Matteo Renzi. La Vénétie devrait, elle, rester aux mains de la Ligue du Nord.
En cumulant ces divers résultats locaux, le PD recueillerait 22,6% des voix globalement exprimées dans les sept régions, soit nettement moins que les 41% recueillis aux européennes de 2014 même si le corps électoral était alors l'Italie tout entière.
Le Mouvement 5 étoiles serait deuxième avec 19,6% tandis que la Ligue du Nord, avec 12,9%, ravirait symboliquement à Forza Italia de Silvio Berlusconi (10,3%) le statut de première formation de droite. Les résultats complets sont attendus lundi.
'Imprésentable' en tête
Ces résultats pourraient annoncer des jours difficiles au Parlement pour Matteo Renzi, qui tente de faire adopter des réformes du marché du travail et de l'école contestées par les syndicats, ses adversaires politiques mais aussi la gauche de sa propre formation.
Même s'il a martelé samedi que ces élections locales n'avaient qu''une valeur locale', le jeune chef du gouvernement verra son aura pâlir en cas de résultat mitigé.
Au-delà des spéculations sur le 'score' possible de M. Renzi, la fin de la campagne a été marquée par la décision vendredi d'une commission parlementaire anti-mafia d'inscrire sur sa liste consultative d''imprésentables' Vincenzo De Luca, candidat du PD au poste de gouverneur de la Campanie. Or celui-ci devançait légèrement le gouverneur sortant de Forza Italia, Stefano Caldoro.
Ancien maire de Salerne, M. De Luca a été condamné en première instance pour abus de pouvoir. Il doit être jugé à partir de juin pour d'autres délits (fraudes, associations de malfaiteurs, abus de pouvoir).
Opposition sous la loupe
Derrière le Parti démocrate, l'opposition mesurera ses forces, en particulier le Mouvement 5 étoiles (M5S) de l'ex-comique Beppe Grillo, qui avait raflé 25% des voix aux législatives de 2013 mais n'a pas réussi à peser depuis sur la vie politique.
Les scores de Forza Italia et de la Ligue du Nord seront également observés à la loupe. Les deux partis se disputent à plus long terme l'hégémonie à droite, alors que la réforme électorale récemment adoptée pour les prochaines législatives devrait pousser l'Italie vers une forme de bipartisme.
Pour M. Berlusconi, dont le parti Forza Italia est en pleine déliquescence, ce scrutin est l'une des dernières occasions de montrer qu'à 78 ans, il peut encore peser sur la vie politique du pays. Mais l'ex-Cavaliere a terminé vendredi sa campagne par une bourde, en se rendant au meeting de l'adversaire de sa candidate dans une commune de l'agglomération milanaise.
/ATS