Les Etats-Unis ne siégeront à la Conférence du désarmement (CD) à Genève qu'en cas de nécessité pendant un mois. Mardi, leur ambassadeur a quitté la salle au début de la présidence vénézuélienne. Caracas accuse Washington de violer les règles de l'instance.
'C'est un jour triste non seulement pour la CD, mais aussi pour les Vénézuéliennes et les Vénézuéliens', a affirmé devant la presse l'ambassadeur américain Robert Wood qui réclame depuis des mois que cette présidence soit assurée par un représentant du président autoproclamé Juan Guaido. Selon lui, toutes les décisions qui pourraient être prises seront 'absolument sans légitimité' parce que portées par le gouvernement 'illégitime' de Nicolas Maduro.
Pour les Etats-Unis, 'c'est une grande affaire' de ne pas siéger dans une instance internationale pour défendre ses intérêts. Mais M. Wood affirme que la présidence vénézuélienne 'détériorera encore la situation' des blocages persistant depuis des décennies à la CD.
A ses yeux, son pays n'a d'autre choix que de boycotter pour un mois l'instance au risque de la fragiliser, sauf s'il doit s'opposer à des décisions contraires à la politique américaine en matière de désarmement. L'ambassadeur a en revanche affirmé que les Etats-Unis n'allaient pas se retirer de manière permanente de la CD.
Caracas content
Mardi, M. Wood a refusé de s'exprimer devant la séance plénière parce qu'il était relégué à la fin de la liste des intervenants. Outre les Etats-Unis, les pays du Groupe de Lima qui reconnaissent M. Guaido n'ont pas non plus assisté à cette première réunion sous la présidence de Caracas.
De son côté, l'ambassadeur vénézuélien Jorge Valero a déployé ses armes contre Washington. Dans son projet de discours qu'il a dû modifier, il partait du principe que les Etats-Unis parleraient devant les autres pays et anticipait des reproches fermes. Il demandait aux ambassadeurs d'éviter 'tout langage inapproprié et qui n'est pas diplomatique'.
Devant la presse, il a estimé que le Venezuela avait 'battu' les Etats-Unis étant donné le nombre de pays qui se sont exprimés. Jorge Valero les a accusés de violer les règles en tentant de détourner l'instance pour imposer 'des opinions en faveur de coups d'Etat'.
Le gouvernement de Nicolas Maduro reste celui qui est reconnu par les Nations Unies. 'L'ONU fait ce qu'elle veut', rétorque M. Wood. Mais pour des dizaines d'Etats, seul M. Guaido est légitime, a-t-il affirmé.
/ATS