Le navire de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms a pu débarquer une poignée de migrants vendredi. Il restait toutefois ancré à quelques centaines de mètres du port de l'île de Lampedusa, dans l'attente de la concrétisation d'un accord de répartition européen.
Une dizaine de personnes ont été évacuées d'urgence du navire pour des soins médicaux, dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué l'ONG. Il reste désormais 134 migrants, à bord depuis deux semaines. Open Arms ne compte toutefois pas réaliser un débarquement en force.
Six pays de l'UE se sont dits prêts jeudi à accueillir chacun une partie des migrants de l'Open Arms mais le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, refuse pour l'instant de les laisser débarquer. 'La Commission a eu des contacts intensifs au cours de la semaine écoulée et nous sommes très reconnaissants de la coopération de la France, l'Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et l'Espagne', a commenté vendredi une porte-parole, Vanessa Mock.
Appel du PS Suisse
'Une situation où des personnes sont bloquées en mer pendant des jours et des semaines est intenable', a-t-elle estimé. Elle a souligné que 'toute l'Europe' devait trouver des solutions pour pouvoir faire débarquer 'rapidement' les migrants secourus.
L'accord européen ne concerne cependant pas les 356 migrants secourus par l'Ocean Viking, le navire de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF), qui navigue au ralenti à mi-chemin entre Malte et Lampedusa, interdit de s'approcher des eaux territoriales de l'une comme de l'autre.
En Suisse, le Comité directeur du PS demande au Département fédéral de justice et police (DFJP) d'accueillir 'immédiatement, et sans trop de bureaucratie', toutes et tous les réfugiés à bord des deux navires. 'En tant que partie de l'Europe, la Suisse partage la responsabilité d'un traitement humaniste des réfugiés, et devrait, dès à présent, devrait rejoindre les pays qui se répartissent l'accueil des migrants recueillis en Méditerranée', écrit le PS.
Coalition éclatée
Le pouvoir de Matteo Salvini, chef de La Ligue (extrême droite) et vice-premier ministre, se trouve néanmoins affaibli depuis qu'il a fait voler en éclat le 8 août son alliance gouvernementale, formée depuis 14 mois avec le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-système). Le sort du navire Open Arms en était l'illustration jeudi.
Deux ministres issus du M5S, Elisabetta Trenta (Défense) et Danilo Toninelli (Transports), ont refusé jeudi de contresigner le dernier décret interdisant les eaux italiennes à l'Open Arms, édicté par M. Salvini après la suspension mercredi par un tribunal administratif d'un premier décret similaire. Sans leurs deux signatures, le décret de M. Salvini est sans effet.
/ATS