L'UE passe à l'attaque contre les passeurs de migrants en Méditerranée, avec le démarrage de l'opération Sophia. Des navires de guerre européens peuvent désormais arraisonner et détruire les navires utilisés par des trafiquants qui exploitent la détresse des migrants.
Aux frontières extérieures du Vieux continent, les Européens sont passés mercredi à une phase plus offensive dans leur opération contre les passeurs de migrants au large de la Libye.
Six bâtiments de guerre européens - italien, français, allemands, britannique et espagnol - et leurs 1300 soldats peuvent désormais arraisonner de force, inspecter, saisir et détruire les navires utilisés par des passeurs sans scrupules.
Ils verrouillent ainsi toute la côte nord-ouest de la Libye de la frontière tunisienne jusqu'à Syrte. Seule exception: une zone devant Tripoli, laissée ouverte afin d'éviter tout blocus maritime. Cette 'porte' est le principal point de départ de milliers de réfugiés, mais aussi de ressortissants africains cherchant une meilleure vie, qui embarquent chaque semaine sur des radeaux de fortune à destination de l'Europe.
Un visage plus humain
L'opération a été rebaptisée Sophia, pour lui donner un visage plus humain: c'est le nom d'une fillette née après le sauvetage d'une embarcation en perdition, en août, par l'un des bâtiments engagés cet été par la marine allemande pour récolter du renseignement sur les réseaux criminels qui opèrent depuis les côtes libyennes.
Jusqu'à présent, l'opération se cantonnait à une surveillance à distance des réseaux de passeurs. L'autre route empruntée par les réfugiés syriens et irakiens, qui embarquent depuis les côtes turques vers îles grecques en mer Egée, puis rallient le nord de l'Europe via les Balkans, la Hongrie ou la Croatie, continue de voir affluer des milliers de personnes.
Merkel-Hollande devant le Parlement
Dans ce contexte, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande vont s'adresser ensemble au Parlement européen à Strasbourg. Ils ont pris le parti d'incarner une Europe de la 'solidarité'. François Hollande ouvrira le bal des discours à 15h00, avant Angela Merkel, puis ils reprendront tous les deux la parole pour répondre aux eurodéputés en fin de débat.
C'est seulement la deuxième fois que le couple franco-allemand, souvent considéré comme un moteur au sein de l'Union européenne, s'adresse ainsi aux eurodéputés. Ils succèdent à François Mitterrand et Helmut Kohl, quelques semaines seulement après la chute du Mur de Berlin en 1989.
/ATS