Des dizaines de personnes ont été blessées vendredi dans la capitale irakienne. Des partisans du dignitaire chiite Moqtada Sadr ont réussi à occuper brièvement le bureau du Premier ministre situé dans la Zone verte ultrasécurisée.
L'influent chef chiite a mis en garde contre toute tentative de bloquer des 'manifestations pacifiques'. 'Aucune partie n'a le droit d'empêcher ça. Sinon, la révolution prendra une autre forme', a averti Moqtada Sadr, qui réclame depuis des semaines des réformes visant à lutter contre la corruption, le népotisme et le clientélisme.
Un couvre-feu décrété après les violences de la journée a été levé en soirée.
Des manifestants étaient déjà parvenus à pénétrer dans la Zone verte le 30 avril. Parmi eux figurent de nombreux partisans de l'influent imam chiite Moqtada al Sadr qui dénoncent l'échec du gouvernement à faire approuver des réformes contre la corruption et à assurer la sécurité.
Résistance
Une série d'attentats suicides revendiqués par l'Etat islamique a fait plus 150 morts ces deux dernières semaines dans la capitale, qui risque de sombrer à nouveau dans les violences entre chiites et sunnites qui faisaient rage il y a dix ans.
Selon Haïdar al Abadi, les djihadistes tirent parti de la crise politique déclenchée par le remaniement ministériel qu'il a entrepris en février.
Le chef du gouvernement, qui souhaite s'entourer d'experts indépendants dans le cadre d'un plan de lutte anticorruption approuvé par M. Sadr, se heurte à la résistance de milieux politiques soucieux de préserver leurs intérêts et leur influence.
/ATS