Le Premier ministre britannique Boris Johnson est contraint de s'isoler et son ministre de la Santé est lui positif au Covid-19. Une situation qui crée la confusion à la veille de la levée des restrictions liées à la pandémie en Angleterre.
Un porte-parole de Downing Street a annoncé dimanche que Boris Johnson ainsi que le ministre des Finances Rishi Sunak étaient cas contact. Ils s'étaient réunis cette semaine avec le ministre de la Santé Sajid Javid, qui a annoncé samedi être positif au Covid-19.
Ce porte-parole avait indiqué dans un premier temps que Boris Johnson et Rishi Sunak échapperaient à un isolement complet, car 'ils participeront à un programme pilote de dépistages quotidiens' qui 'leur permet de continuer à travailler depuis Downing Street'.
Toutefois, devant la furie provoquée, l'opposition dénonçant un gouvernement 'au dessus des lois', Downing Street a finalement annoncé deux heures plus tard que les deux hommes observeront bien leur période d'isolement. Boris Johnson 'continuera à mener des réunions avec les ministres à distance'.
Contaminations en hausse
Un des pays les plus touchés en Europe par le Covid-19, qui y a fait plus de 128'600 morts, le Royaume-Uni voit les contaminations grimper en flèche depuis des semaines, dépassant les 54'000 cas quotidiens samedi.
Malgré ces chiffres, Boris Johnson a confirmé cette semaine la levée de quasi toutes les restrictions restantes en Angleterre à partir de lundi, y compris l'obligation de porter le masque ou la distanciation sociale, préférant s'en remettre à la 'responsabilité individuelle' de chacun.
Il s'appuie sur le succès d'une campagne de vaccination menée tambour battant depuis décembre - plus de deux tiers des adultes entièrement vaccinés - qui a 'affaibli' le lien entre maladie, hospitalisations et décès, permettant au système public de santé de faire face.
Fin du télétravail
A partir de lundi, le télétravail ne sera plus la norme. Les salles de spectacle et les stades rouvriront à pleine capacité, les discothèques pourront de nouveau accueillir du public, le service au bar sera de nouveau possible dans les pubs et le nombre de personnes autorisées à se rassembler ne sera plus limité.
Le masque ne sera plus obligatoire mais recommandé dans les transports et magasins. Ce grand relâchement inquiète, face à la montée des contaminations dues au variant Delta, particulièrement contagieux. Le nombre de contaminations quotidiennes pourrait atteindre 100'000 cet été, de l'aveu même du ministre de la Santé.
Un groupe d'influents scientifiques internationaux a ainsi appelé vendredi le gouvernement britannique à revenir sur sa décision qui 'risque de saper les efforts de contrôle de la pandémie non seulement au Royaume-Uni, mais également dans d'autres pays'.
'Très grave'
L'ancien ministre de la Santé Jeremy Hunt a aussi estimé que la situation était 'très grave' avec un nombre croissant d'hospitalisations qui pourrait conduire le gouvernement à réimposer des restrictions, comme ce fut le cas en Israël ou aux Pays-Bas.
Outre les personnes contaminées, des millions de personnes, cas contact, sont priées de rester chez elles dix jours. La pression monte des milieux économiques pour que l'application utilisée par le service public de santé soit révisée en raison du très grand nombre de gens contactés, qui fait craindre des pénuries de personnel empêchant certains services de fonctionner.
Aux frontières, un assouplissement entre aussi en vigueur lundi pour certaines destinations. Les personnes entièrement vaccinées au Royaume-Uni et venant de pays classés 'orange', parmi lesquels de nombreuses destinations touristiques comme l'Italie ou l'Espagne, n'auront plus besoin d'observer de quarantaine à leur arrivée en Angleterre.
/ATS