Au moins 44 personnes ont été interpellées mardi en Turquie dans le cadre d'une enquête judiciaire ouverte à Izmir, dans l'ouest du pays, contre l'imam Fethullah Gülen. Ce dernier reste l'ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan.
Ce coup de filet a été mené dans dix-huit provinces du pays et a permis d'arrêter des policiers et des fonctionnaires, soupçonnés de 'possession de documents militaires et de documents confidentiels', a précisé l'agence de presse turque Dogan. Un précédent bilan faisait état d'une trentaine d'arrestations. Des mandats d'arrêt ont été émis à l'encontre d'un total de 57 personnes, selon l'agence.
Cette opération intervient deux jours après la large victoire remportée aux élections législatives par le parti de M. Erdogan, qui a regagné la majorité absolue des sièges au parlement perdue cinq mois plus tôt.
Le chef de l'Etat a déclaré la guerre à l'imam Gülen fin 2013, à la faveur d'un scandale de corruption retentissant qui a visé plusieurs de ses proches. M. Erdogan reproche à son ancien allié, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises, d'avoir bâti un 'Etat parallèle' pour le renverser.
Depuis près de deux ans, l'homme fort du pays a multiplié les poursuites judiciaires et les purges contre les partisans de l'imam Gülen. La semaine dernière, la police turque a pris d'assaut le siège de deux chaînes de télévision appartenant à une holding proche de l'imam Gülen visées par une décision judiciaire de mise sous tutelle. Ce raid spectaculaire a été largement dénoncé, en Turquie comme à l'étranger, comme une atteinte à la liberté de la presse.
Poursuivi pour tentative de coup d'Etat, Fethullah Gülen doit être jugé début janvier 2016 par contumace devant un tribunal turc.
/ATS