Selon Amnesty International, les milices syriennes soutenues par la Turquie violent les droits de l'homme. Disparitions, arrestations arbitraires et accaparement de biens privés sont quelques-unes des exactions dénoncées par l'ONG.
En tant que puissance occupante, le gouvernement turc viole ses obligations de droit international, écrit l'organisation non gouvernementale. 'L'offensive militaire et l'occupation par la Turquie n'a fait qu'empirer les souffrances des habitants d'Afrine après des années d'un conflit sanglant', selon Lynn Maalouf, experte du Moyen-Orient chez Amnesty.
L'organisation de défense des droits de l'homme a rassemblé des témoignages effrayants de personnes arrêtées ou torturées par des milices syriennes. 'Les forces turques n'ont apparemment rien entrepris contre ces agissements', selon Amnesty.
L'armée turque et les milices alliées ont lancé en janvier dernier une offensive sur la ville du nord de la Syrie, repoussant les groupements kurdes YPG opposés au régime de Bachar el-Assad. Elles ont pris le contrôle d'Afrine et de ses environs trois mois plus tard, poussant sur les routes de l'exil des milliers de civils. Depuis, les forces turques sont présentes au centre d'Afrine et des groupes armés pro-turcs contrôlent la région.
Université détruite et pillée
Amnesty a mené 32 interviews de mai à juillet avec des habitants d'Afrine et des réfugiés. Des sources locales ont répertorié au moins 86 cas d'arrestations arbitraires, de torture et de disparitions. Les arrestations sont pour la plupart liées à des demandes de rétrocession de biens privés ou fondées sur de fausses accusations comme le soutien aux milices kurdes.
Depuis mars, des centaines de réfugiés sont rentrés dans leur ville malgré les difficultés. Mais beaucoup ont trouvé leurs maisons occupées par les milices victorieuses. D'autres ont découvert des réfugiés de la Ghouta et de Homs qui s'étaient installés dans leurs habitations. La plupart des écoles n'ont toujours pas repris depuis janvier et l'Université a été détruite et pillée.
La Turquie en tant que puissance occupante est responsable de la protection de la population civile en vertu des conventions de Genève, rappelle Amnesty International. Elle doit donc faire cesser les exactions commises par les milices armées qu'elle soutient et juger leurs auteurs.
/ATS