Le gouvernement colombien et les FARC ont scellé mercredi à La Havane un accord de paix historique après près de quatre ans de négociations, ont annoncé des négociateurs. Il met fin à la plus ancienne insurrection d'Amérique latine et à 52 ans de guerre civile.
'Nous sommes parvenus à un accord de paix final, intégral et définitif', indique un texte signé par les deux parties et lu par le diplomate cubain Rodolfo Benitez à La Havane, siège des pourparlers colombiens depuis novembre 2012.
'Nous sommes arrivés à bon port. L'incertitude a pris fin', avait indiqué peu avant cette annonce le chef suprême des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) Timoleon Jiménez à l'organe de presse de la guérilla.
Un référendum
Avant de pouvoir déclarer la fin du conflit avec les FARC, le gouvernement du président Juan Manuel Santos devra soumettre le texte au peuple colombien lors d'un référendum prévu dans les prochaines semaines.
Une fois l'accord de paix final validé, la rébellion doit commencer à réunir ses troupes pour les désarmer, alors que le cessez-le-feu devra être contrôlé par un mécanisme tripartite comprenant le gouvernement, les FARC et une mission de l'ONU.
Le désarmement devra être bouclé en 180 jours et les armes seront fondues pour construire trois monuments. La guérilla entamera alors sa mue pour se transformer en mouvement politique.
Signature du Conseil fédéral
L'accord de paix doit également être paraphé par les autorités suisses pour assurer juridiquement le texte et l'inscrire dans le cadre des conventions de Genève.
'Les parties à l'accord de paix ont convenu de demander au Conseil fédéral de déposer l'original de l'accord aux Archives fédérales', avait précisé en juin dernier un porte-parole du DFAE, qui ajoutait que la Suisse est prête à accéder à cette demande. Le DFAE soulignait également que la Suisse avait 'activement participé à l'élaboration de cet accord'.
La paix avec les FARC ne garantira pas forcément la fin des violences en Colombie. Les discussions séparées entre les rebelles de l'autre groupe de guérilla marxiste, l'Armée de libération nationale (ELN), et le gouvernement colombien ont tendance à s'enliser.
Le conflit colombien a impliqué au fil des décennies guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite et armée, et a officiellement fait quelque 260'000 morts, 45'000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
/ATS