21 morts dans des frappes de bombardiers stratégiques près d'Odessa

Au moins 21 personnes ont été tuées vendredi lors de frappes de bombardiers stratégiques en ...
21 morts dans des frappes de bombardiers stratégiques près d'Odessa

Au moins 21 personnes ont été tuées vendredi lors de frappes de bombardiers stratégiques en pleine nuit sur des immeubles de la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine. Il s'agit d'un nouvel acte de 'terreur' russe, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ce sont des appareils de type Tupolev Tu-22, des bombardiers stratégiques datant de la guerre froide et conçus pour emporter des charges nucléaires, qui ont lâché de la mer Noire des missiles Kh-22 contre un immeuble d'habitation et des bâtiments touristiques, a indiqué le commandement ukrainien du front sud.

'L'ennemi a frappé de trois missiles le village de Serguiïvka, dans le district Belgorod Dnistrovsky. Un grand immeuble a été détruit ainsi qu'un complexe touristique', a expliqué sur Telegram le gouverneur régional, Maksym Martchenko.

'Vingt-et-une personnes ont été tuées, dont un garçon de 12 ans. Trente-huit sont à l'hôpital, dont cinq enfants. Deux enfants sont dans un état grave', a-t-il précisé. 'Il n'y avait pas la moindre cible militaire' à cet endroit, a-t-il souligné.

'Une terreur russe'

'J'insiste: il s'agit d'une terreur russe délibérée et non de quelques erreurs ou d'une frappe de missile accidentelle', a dénoncé dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. 'J'appelle nos partenaires à fournir à l'Ukraine des systèmes de défense antimissiles aussitôt que possible. Aidez-nous à sauver des vies', a de son côté écrit sur Twitter le ministre des affaires étrangères Dmytro Kouleba, qualifiant la Russie d''Etat terroriste'.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur le sujet, a assuré que les forces russes n'opéraient 'pas sur des cibles civiles' en Ukraine.

'La partie russe, qui parle une nouvelle fois de dommages collatéraux, est inhumaine et cynique', a commenté le porte-parole du gouvernement allemand. 'Cela nous montre encore une fois de manière cruelle que l'agresseur russe accepte délibérément la mort de civils', a-t-il ajouté.

Les missiles Kh-22 employés vendredi dans la région d'Odessa selon les militaires ukrainiens sont des missiles de croisière soviétiques datant de la guerre froide, conçus pour frapper un groupe aéronaval. Ce sont des missiles du même type qui ont atteint un centre commercial en pleine journée lundi à Krementchouk, y faisant au moins 19 morts selon l'armée ukrainienne.

Systèmes antiaériens américains

Vendredi également, le gouverneur de la région de Mykolaïv, Vitaliy Kim, a fait état du tir de 12 missiles par les forces russes contre cette zone du sud de l'Ukraine. Il n'a pas donné de bilan.

Ces nouvelles frappes meurtrières sont survenues au lendemain de la clôture à Madrid d'un sommet de l'OTAN au cours duquel ses membres, ont assuré l'Ukraine de leur soutien indéfectible face à la Russie et ont annoncé de nouvelles aides militaires.

Les Etats-Unis ont fait la liste vendredi d'une nouvelle contribution de 820 millions de dollars, comprenant des missiles, des obus et des équipements de défense antiaérienne sophistiqués NASAMS, qui permettront de lutter contre l'aviation russe, y compris les drones, ainsi que contre les missiles de croisière.

La Norvège a annoncé à son tour une aide de 10 milliards de couronnes (près d'un milliard de francs).

Guerre des céréales

Du côté de la guerre des céréales, l'Ukraine a demandé à la Turquie d'intercepter un cargo russe de 140 mètres de long parti du port de Berdiansk, en zone occupée. Kiev le soupçonne de transporter des milliers de tonnes de céréales volées par les Russes.

Comme pour illustrer cet enjeu, l'armée ukrainienne a affirmé, vidéo à l'appui dans la soirée, que l'armée russe avait bombardé vers 18h00 à deux reprises l'île aux Serpents, reprise la veille par l'Ukraine, avec des bombes au phosphore, alors même qu'elle avait assuré jeudi s'en retirer en 'signe de bonne volonté' et non chassée par les frappes ukrainiennes.

En revanche, Volodymyr Zelensky a admis que la situation demeurait 'extrêmement difficile' à Lyssytchansk, une ville du bassin industriel du Donbass, dans l'est, où se concentre la majeure partie des combats.

'Les forces [russes] sont arrivées aux portes de Lyssytchansk. L'armée ukrainienne subit de lourdes pertes', a écrit le ministère russe de la défense dans un communiqué vendredi. Les Russes 'tentent d'encercler notre armée par le sud et l'ouest' près de cette cité, a confirmé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk.

Lyssytchansk est la dernière grande ville à ne pas être encore aux mains des Russes dans la région de Lougansk, l'une des deux provinces du Donbass, que Moscou entend entièrement contrôler.

/ATS
 

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