Kim Yo-jong, la soeur cadette du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, a été reçue à déjeuner samedi par le président sud-coréen pour un dialogue historique, malgré les avertissements de Washington. Le chef de l'Etat de Corée du Nord Kim Yong-nam était aussi présent.
Le président sud-coréen Moon Jae-in a accueilli Kim Yo-jong, à la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne. Elle est le premier membre de la dynastie des Kim à se rendre au Sud depuis la guerre de Corée (1950-1953).
Arrivée la veille en Corée du Sud, elle a assisté à la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques d'hiver à Pyeongchang. Le vice-président américain, Mike Pence, était également présent, mais a évité tout contact avec la délégation nord-coréenne.
Kim Yong-nam est, quant à lui, le plus haut dignitaire nord-coréen à s'être jamais rendu au Sud.
Tout sourire, le président sud-coréen a échangé des poignées de main avec chaque membre de la délégation nord-coréenne. Sur les images de la télévision sud-coréenne, on pouvait voir que Kim Yo-jong, dont les analystes s'attendent à ce qu'elle délivre un message personnel de son frère, portait un dossier bleu frappé d'un sceau.
Spéculations
Cette rencontre de haut rang marque l'apogée de plusieurs mois d'un travail engagé par l'équipe de M. Moon depuis son élection tandis que le ton montait entre Pyongyang et Washington et que les tensions s'accumulaient dans la péninsule.
Même si elle occupe un rang protocolaire inférieur à celui de Kim Yong-nam, la venue de Kim Yo-jong en Corée du Sud est symboliquement plus spectaculaire parce qu'elle est le premier membre de la famille des maîtres de la Corée du Nord à se rendre au Sud depuis la fin de la guerre, mais aussi parce que son frère l'a promue au sein des arcanes du pouvoir, la nommant en octobre dernier membre suppléante du Politburo.
Les spéculations vont bon train dans les médias sud-coréens sur le fait que Pyongyang pourrait inviter M. Moon à se rendre au Nord dans le courant de l'année.
Cette 'détente' spectaculaire opérée à la faveur des JO survient après deux années de tensions extrêmes sur la péninsule. Le Nord a mené trois essais nucléaires - dont le dernier, son plus puissant, en septembre - et des dizaines de tirs de missiles, affirmant être en mesure d'envoyer une bombe atomique sur le territoire continental américain.
/ATS