Les unionistes pro-britanniques restent la première formation politique en Irlande du Nord à l'issue des élections anticipées de jeudi. Ils devancent les nationalistes du Sinn Fein, partisan d'une réunification de l'Irlande, d'un seul siège.
Les Nord-Irlandais se sont rendus en masse dans les bureaux de vote jeudi. La participation, inédite, a atteint 65%.
Le Parti unioniste démocrate (DUP) a remporté 28 des 90 sièges de l'assemblée d'Irlande du Nord. L'avance du DUP sur le Sinn Fein sort fortement réduite de l'élection, passant de dix à un siège. Une telle configuratoin présage de discussions ardues pour reformer un gouvernement de partage du pouvoir.
A peine plus de mille voix séparent les deux partis, avec 28,1% des suffrages pour le DUP, contre 27,9% pour le Sinn Fein.
'Espoir' et 'jour formidable'
'Avançons maintenant avec espoir, l'espoir que la civilité puisse désormais revenir dans notre (système) politique', a déclaré la Première ministre sortante, l'unioniste Arlene Foster. Cette dernière fait l'objet d'une enquête judiciaire pour un scandale qui a précipité la chute du dernier gouvernement.
'Il y a du travail à faire pour réparer rapidement la relation qui a été dommagée par la discorde de cette élection.' Le ton apaisé de Foster face aux résultats en berne du DUP contraste avec une campagne au vitriol, dans laquelle les deux partis ont fait appel à leur base radicale, malgré des appels à la concorde de Londres et Dublin.
La dirigeante du Sinn Fein, Michelle O'Neill, a elle salué devant des journalistes 'un jour formidable'. Les nationalistes ont bénéficié d'une hausse de la participation, la plus forte depuis les élections suivant l'accord de paix du Vendredi saint de 1998.
Les unionistes n'ont pas réussi à rassembler les voix nécessaires pour obtenir 30 sièges à l'Assemblée, ce qui les prive de leur pouvoir de veto. Un avantage qu'ils ont notamment utilisé pour bloquer la légalisation du mariage homosexuel.
Accord difficile
Les deux principaux partis disposent de trois semaines pour former un nouveau gouvernement avant que les pouvoirs ne soient rendus au parlement de Westminster dans le cadre du 'direct rule'.
Malgré la menace d'un retour au contrôle direct de Londres, qui fait horreur aux nationalistes et priverait les unionistes d'une voix au chapitre pendant les négociations en vue du Brexit (rejeté par 56% des Nord-Irlandais lors du référendum du 23 juin dernier), un tel accord semble peu probable.
Le Sinn Fein a en effet posé des conditions que le DUP a d'ores et déjà dit rejeter, dont le retrait d'Arlene Foster et l'adoption d'une loi reconnaissant les droits des habitants parlant le gaélique.
/ATS