Novak Djokovic a remporté l'US Open pour égaler le record absolu de titres en Grand Chelem établi par Margaret Court. Encore un et il deviendrait seul détenteur de ce record...
Comment avez-vous abordé cette finale?
'Je n'avais pas joué de tournoi sur le sol américain depuis deux ans. Et la dernière fois que j'avais joué ici, j'avais perdu contre le même joueur que j'ai battu aujourd'hui. J'ai vraiment tout fait ces dernières 48 heures pour laisser l'importance de ce moment ni ses enjeux m'entrer dans le crâne. Il y a deux ans, c'est ce qui était arrivé, j'avais mal joué et j'avais perdu. J'ai retenu la leçon. Mon équipe et ma famille savaient que, dans les dernières 24 heures, il ne fallait pas me parler d'histoire ni d'enjeux (sourire). J'ai tout fait pour aborder ce match comme n'importe quel autre match à gagner. Mais évidemment, plein de pensées vous viennent. Des +et si...+, des images d'une éventuelle victoire, d'une éventuelle défaite. J'ai essayé de tout bloquer. Mais ça a été un gros combat ces dernières 24h.'
Qu'avez-vous ressenti juste après avoir gagné la balle de match ?
'Du soulagement avant tout. C'est pour ça que je n'ai pas éclaté de joie. J'étais soulagé de voir son dernier coup droit s'arrêter dans le filet. Par respect, j'ai voulu aller au plus vite au filet pour lui serrer la main et échanger quelques mots. Et ensuite, ce que je voulais, s'était embrasser ma fille qui était assise dans la tribune, devant, juste en face de mon banc. Elle me souriait, à chaque fois que j'en ai eu besoin elle m'a envoyé de cette innocente énergie de l'enfance. Dans les moments les plus stressants, en particulier dans le deuxième set, elle me souriait, me montrait son poing serré. Ma fille a six ans, mon fils neuf et ils étaient tous les deux là. Quand je suis devenu père, un de mes souhaits était que mes enfants puissent me voir remporter un tournoi du Grand Chelem et qu'il soient en âge de réaliser. Je suis super béni que ce soit arrivé, ici et déjà à Paris.'
Cette saison ressemble-t-elle à celles où vous luttiez contre Federer et Nadal ?
'Quatre finales et quatre adversaires différents cette année en finale de Grand Chelem. Durant la plus grande partie des années où nous étions tous sur le circuit au plus haut niveau, les probabilités étaient très fortes que j'affronte Roger ou Rafa ou Andy en finale des tournois du Grand Chelem. Désormais, c'est différent. Ca ne me dérange pas d'affronter des joueurs différents, tant que je gagne (sourire). Mais j'ai joué trois matchs épiques contre Alcaraz cette année et de là est née la discussion d'une nouvelle rivalité. Les joueurs vont et viennent, et il en sera de même pour moi. Un jour, dans 23 ou 24 ans, je quitterai le circuit (rires) et il y aura de nouveaux joueurs. Mais d'ici-là, je pense que vous allez continuer à me voir.'
Vous étiez-vous fixé ces 24 titres du Grand Chelem, ou 25, comme objectif ?
'Enfant, mon objectif était de gagner Wimbledon et de devenir no 1. Quand ça s'est produit, il a fallu que je m'en fixe d'autres, parce que chez les sportifs, les objectifs sont très importants pour se motiver, pour se fixer des axes de préparation clairs au quotidien, sur une semaine, afin de parvenir effectivement là où on voulait aller. Donc au fur et à mesure de ma carrière, je me suis fixé des objectifs de plus en plus élevés. Mais pour être honnête, je n'ai jamais trop pensé au nombre de semaines passées en tant que no 1 ou au record de titres du Grand Chelem avant il y a peut-être trois ans. C'est alors que j'ai réalisé que je n'étais pas si loin du record de semaines en no 1 et que j'avais une chance d'atteindre le record de titres du Grand Chelem si je restais en bonne santé et si je continuais de bien jouer. Je me suis mis à croire que j'y parviendrais. Pour la suite, je ne me fixe pas d'objectif chiffré sur le nombre de Grands Chelems que je veux gagner avant la fin de ma carrière. Ils resteront mes tournois prioritaires et ça ne changera pas ni la saison prochaine, ni les saisons qui suivront tant que je suis en jambes.'
/ATS