La Suisse ne compte plus aucun joueur dans le top 100 mondial masculin de tennis, une première depuis des décennies. La vice-présidente de Swiss Tennis Christiane Jolissaint reste optimiste face à ce creux de génération.
Ils sont plus d’une douzaine de joueurs de tennis suisses à avoir connu les honneurs du top 100 mondial ces dernières décennies. Aux Heinz Günthardt et Jakob Hlazek ont succédé les Marc Rosset, Michel Kratochvil, Marco Chiudinelli sans oublier bien sûr les fers de lance des années dorées, Roger Federer et Stan Wawrinka. Mais depuis ce lundi, la Suisse ne compte plus aucun joueur dans le top 100 mondial masculin. Le classement ATP actualisé voit en effet Stan Wawrinka, actuellement le meilleur Suisse, reculer au 105e rang mondial. « Dans tous les pays, on se rend compte qu’il y a des hauts et des bas, on a seulement réussi à rester en haut de la vague assez longtemps », dédramatise d’emblée la Jurassienne Christiane Jolissaint, vice-présidente de Swiss Tennis, qui rappelle la dimension « exceptionnelle » de l’ère Federer.
Entretien avec Christiane Jolissaint, vice-présidente de Swiss Tennis
La situation amène néanmoins légitimement à se questionner sur la relève et le travail de Swiss Tennis à la formation. « La formation des entraîneurs s’est par exemple énormément améliorée. C’est incomparable à ce que l’on a connu précédemment. On a aussi beaucoup appris des pays qui avaient pris de l’avance, si bien que l’on a obtenu une reconnaissance particulière de la fédération internationale. Au niveau de la formation on est au top, au niveau des installations on a tout ce qu’il faut. Et les bons joueurs et bonnes joueuses existent en Suisse, je suis persuadée que l’on va retrouver le top 100 rapidement », avance Christiane Jolissaint.
« Augmenter les tournois pour délivrer des Wild Card, on y travaille »
L’équipe de Suisse des moins de 16 ans a été sacrée cette année championne d’Europe et plusieurs juniors parviennent à se distinguer sur le circuit international, tels les Flynn Thomas, le Jurassien Thomas Gunzinger, le Neuchâtelois Damien Wenger ou encore Kilian Feldbausch malheureusement freiné par une blessure après une demi-finale à l’Open d’Australie junior. « On doit maintenant se calquer sur ce qui se fait en Italie ou en Espagne, des pays qui ont beaucoup de tournois et peuvent y inviter leurs jeunes joueurs qui n’y auraient pas accès en leur donnant des Wild Card. On y travaille, on a déjà augmenté le nombre de tournois, mais c’est très cher », esquisse la vice-présidente de Swiss Tennis. Voir d’anciennes gloires intégrer la fédération, ne serait-ce qu’intervenir occasionnellement pour motiver les troupes « seraient des moments exceptionnels qui peuvent vraiment marquer de jeunes joueurs ». La France est notamment adepte de cette politique. « Ce sont à ces stars de se proposer. On peut aussi aller les chercher, mais tout ça coûte énormément », glisse Christiane Jolissaint. À bon entendeur... /jpi