Une ambition qui ne s'est pas matérialisée

Reprise difficile pour la Suisse. Malgré tout son ambition, elle est tombée face à une Ukraine ...
Une ambition qui ne s'est pas matérialisée

Une ambition qui ne s'est pas matérialisée

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Reprise difficile pour la Suisse. Malgré tout son ambition, elle est tombée face à une Ukraine beaucoup plus dangereuse (2-1) lors de la 1re journée de la Ligue des Nations jeudi à Lviv.

Dans cette nouvelle édition de la Ligue des Nations, l'Ukraine a beau être un promu, elle a tout de l'adversaire piège. Elle reste sur deux années quasi parfaites (deux défaites en plus de vingt rencontres) et la Suisse a pu le constater: elle a été accrochée à son tableau de chasse. Dans un groupe qui compte également l'Allemagne et l'Espagne (1-1 jeudi), l'équipe nationale est bien mal embarquée, à trois jours d'affronter la sélection de Joachim Löw à Bâle dimanche.

L'Ukraine a des joueurs de classe, à l'instar d'Oleksandr Zinchenko, dont la frappe de la 68e minute a trouvé la lunette de Yann Sommer. Le joueur de Manchester City incarne cette équipe séduisante, mais qui a aussi bien su profiter des carences de la Suisse. Pour se créer passablement d'occasions, mais surtout pour l'emporter. Cela peut faire l'affaire, particulièrement quand la sélection de Vladimir Petkovic affiche autant de difficultés à se mettre en bonne position.

Si elle a trouvé le poteau suite à une tête de Ruben Vargas (55e), l'équipe nationale n'a quasi pas eu d'opportunité claire dans le stade vide de Lviv jeudi soir. Excepté évidemment le 1-1 de Haris Seferovic à la 41e minute, rare manifestation de spontanéité dans le camp helvétique. Servi entre les lignes par Granit Xhaka, le buteur de Benfica a éliminé un défenseur, puis a frappé à terre des vingt mètres, rendant le portier ukrainien Andryi Pyatov impuissant.

Une Suisse pourtant ambitieuse

Cela peut avoir un côté très frustrant. Car 290 jours après l'avoir quittée, on a retrouvé la sélection de Vladimir Petkovic telle qu'on la connaissait: ambitieuse. Et peut-être encore plus que la façon dont on l'avait laissée à l'automne 2019. Pour son retour, la Suisse a déployé un plan audacieux, en se plaçant très, très haut sur le terrain. Cela lui a permis de récupérer un nombre important de ballons dans le camp adverse. Pertinent, mais trop scolaire, hors donc le but de Seferovic.

Une réalisation qui a mis en lumière l'autre versant de la Suisse sur cette rencontre. A savoir une volonté d'attirer l'Ukraine dans son camp, pour attaquer ensuite de front sa défense, pas forcément mobile, et utiliser les espaces à disposition. Mais c'est justement dans le dernier tiers que la prise de risque a trop souvent fait défaut, alors que les erreurs techniques auront été passablement prégnantes. Regrettable, car l'approche avait quelque chose de cohérent, et c'est également à souligner dans une rencontre disputée sans un grand nombre de titulaires réguliers (Shaqiri, Zakaria, Mehmedi, Schär ou encore Freuler).

La létalité de l'Ukraine

Mais il y a des points faibles dans cette équipe de Petkovic, qui ne sont pas nouveaux. On pense à la fébrilité certaine de ses défenseurs dans les duels, encore plus en l'absence de Fabian Schär. Elle n'a pas non plus un vrai profil capable d'évoluer dans tout le couloir gauche, Steven Zuber ayant passé la première période à faire les mauvais choix avec ballon et à courir après quand il ne l'avait pas.

Sur ce côté gauche, il y a en effet eu beaucoup de fébrilité, même si l'entrée de Renato Steffen à la pause a permis de peser plus. Mais le fait que, avant ça, l'ouverture du score ukrainienne soit arrivée d'un déboulé d'Oleksandr Tymchyk est venu le confirmer. Si le latéral droit du Dynamo Kiev a testé Yann Sommer, celui-ci n'a pas été irréprochable en repoussant le ballon dans les pieds d'Andryi Yarmolenko, qui a marqué d'une talonnade (14e). L'avertissement était déjà venu d'un boulet canon sur le poteau de l'excellent Ruslan Malinovskyi. Il y en a encore eu d'autres en fin de match.

L'équipe d'Andriy Shevchenko a donc mérité sa victoire. Sa létalité a été un atout de choix. A l'image de l'attaquant qu'était son sélectionneur.

/ATS
 

Actualités suivantes

Articles les plus lus