Peter Gilliéron a enfin pris la parole au sujet de l'affaire des binationaux, déclenchée par son secrétaire général Alex Miescher. Le président de l'Association suisse de football s'excuse et promet que la Fédération va analyser en profondeur cet épisode pour en tirer les conséquences.
"Des erreurs ont été commises et ont eu des conséquences indésirables", reconnaît Peter Gilliéron. "Nous regrettons énormément le fait que les binationaux de Suisse se soient sentis discrédités et désavoués par cette interview du secrétaire général de l'ASF", tonne ensuite le président.
Lequel répète que l'intégration et le soutien de tous les sportifs du pays sont des fondements de l'activité de la Fédération. Le comité central s'est réuni pour discuter de cette affaire et va mener "dans les semaines à venir une analyse en profondeur de tous les aspects" pour définir "les rôles joués par les uns et les autres et déterminer les responsabilités".
Interrogé sur l'affaire l'aigle bicéphale, ce symbole de l'Albanie mimé avec les mains par plusieurs joueurs pour célébrer les buts contre la Serbie à la Coupe du monde, Alex Miescher avait jeté un pavé dans la marre en évoquant la possibilité de, peut-être, exclure de la pyramide de formation de l'ASF les joueurs binationaux refusant de renoncer à leur deuxième passeport.
Des déclarations qui avaient fait réagir de nombreuses personnes en Suisse, notamment Granit Xhaka, un des joueurs aux racines kosovares. Le milieu d'Arsenal avait fait part auprès de Keystone-ATS de sa colère et de sa déception, expliquant s'être senti trahi par son secrétaire général.
Le Parti socialiste suisse, conjointement au PS Migrant-e-s, a pour sa part publié vendredi une lettre ouverte à Alex Miescher dans laquelle il est demandé au secrétaire général de s'excuser. Une pétition en ligne a également été lancée, qui avait récolté plus de 2300 signatures à 15h00.
L'ASF avait réagi dimanche en publiant un communiqué dans lequel elle tentait d'atténuer la portée des propos tenus. La Fédération reconnaissait qu'elle explorait plusieurs pistes pour mieux se protéger face à la possibilité de voir un jeune joueur formé en Suisse porter, par la suite, le maillot d'une autre équipe nationale, comme c'est le cas du Croate Ivan Rakitic, finaliste de la Coupe du monde dimanche.
L'ASF avait indiqué deux options parmi d'autres qui étaient à l'étude: mettre les espoirs sous contrat ou alors leur demander de renoncer à leur autre nationalité pour continuer de profiter des structures suisses. /ATS