Un « nobody » norvégien joue les trouble-fête

Odd Christian Eiking est fier. Le Norvégien, jusqu'alors largement inconnu, porte le maillot ...
Un « nobody » norvégien joue les trouble-fête

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Photo: KEYSTONE/EPA/Manuel Bruque

Odd Christian Eiking est fier. Le Norvégien, jusqu'alors largement inconnu, porte le maillot rouge de leader du 76e Tour d'Espagne depuis près d'une semaine.

Le coureur d'Intermarché-Wanty Gobert ne cesse de répéter que tout cela 'dépasse ses attentes' et que l'expérience est 'formidable'. En revanche, il n'est pas enclin à évoquer l'expérience vécue lors de sa dernière participation à la Vuelta, en 2017. 'Je veux me concentrer et profiter du moment présent', lâche-t-il.

Deux (ou trois) bières de trop

Alors classé 48e du général, Odd Christian Eiking avait été mis hors-course par son équipe FDJ 'pour comportement inapproprié' avant la dernière étape à Madrid. Il avait avoué à une chaîne de télévision norvégienne avoir bu deux bières avec son coéquipier suédois Tobias Ludvigsson dans un bar.

Le Norvégien avait concédé ne pas avoir respecté le 'couvre-feu' (23h), assurant ne pas s'être couché si tard non plus. Une version bien différente de celle de son directeur sportif: 'Si cela n'avait été que deux bières, il n'aurait pas été ivre le matin', avait déclaré Marc Madiot au journal 'Aftenposten'.

Un maigre palmarès

Cet incident n'a peut-être pas changé grand-chose pour Eiking (22 ans à l'époque), qui savait qu'il ne porterait plus les couleurs de la FDJ la saison suivante. Il a néanmoins dû se contenter d'un contrat au sein d'une formation belge de seconde zone, Wanty Gobert, au sein de laquelle il s'est fait discret.

Le Norvégien a dû se contenter de deux succès mineurs en un peu plus de trois ans, qui ne lui ont pas permis de se retrouver à la Une des journaux contrairement à ses frasques de 2017. Mais tout a changé mardi dernier, lorsqu'il s'est retrouvé au bon endroit au bon moment.

Odd Christian Eiking s'est retrouvé au sein de la bonne échappée, reprenant ainsi onze minutes et demie au grand favori Primoz Roglic pour se retrouver propulsé en tête du classement général. Pas suffisamment dangereux aux yeux des cadors, il a prouvé depuis une semaine être capable de résister.

L'exemple du TdF 2006

Le scénario du Tour de France 2006 aurait pourtant dû alarmer les favoris de cette Vuelta. Il y a quinze ans, Oscar Pereiro avait pu prendre une demi-heure aux hommes forts de la Grande boucle. L'Espagnol avait rallié Paris au 2e rang, avant d'être déclaré vainqueur après la disqualification de Floyd Landis pour dopage.

Odd Christian Eiking ne s'attend néanmoins pas à ce que l'histoire se répète sur ce Tour d'Espagne. 'Je ne pense pas que ce soit possible face à des coureurs comme Primoz Roglic. Mais on ne sait jamais', glisse le Norvégien, qui n'a pratiquement pas perdu de temps sur les deux étapes de montagne du week-end.

Sa marge est de 54 secondes sur son dauphin Guillaume Martin, et de 1'36'' sur Roglic avant la dernière semaine de course. Coéquipier d'Eiking en 2018 et 2019, Guillaume Martin envisage toutes les issues: 'Il n'a pas toujours été constant. Mais quand il a été bon, il a été super bon', lâche le Français.

Odd Christian Eiking lui-même s'attend à perdre le maillot mercredi dans les montagnes des Asturies. Si ce n'était pas le cas, cette 76e Vuelta pourrait se jouer dans le contre-la-montre individuel prévu le dernier jour à Saint-Jacques-de-Compostelle. Eiking ne s'autorisera certainement pas deux bières la veille...

/ATS
 

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