Trois des cinq policiers de la ville de Zurich arrêtés lors d'une razzia dans le milieu de la prostitution pourraient être placés en détention préventive. Le Ministère public en a fait la demande. Ils sont soupçonnés d'avoir transmis des informations confidentielles en échange de prestations sexuelles, de boissons et de repas gratuits.
Arrêtés eux aussi dans la nuit de lundi à mardi, deux autres policiers ont été remis en liberté. Leur détention n'est plus nécessaire, indique le Ministère public zurichois, mais les enquêtes les concernant se poursuivent.
Les cinq policiers sont soupçonnés de corruption passive, d'entrave à l'action pénale et d'abus d'autorité. Ils auraient transmis à des personnes issues du milieu de la prostitution des informations en partie confidentielles contenues dans le système électronique de la police. Ils les auraient aussi averties des contrôles que la police avait planifiés et auraient renoncé à dénoncer des membres du milieu.
En contrepartie, les policiers auraient notamment obtenu des services sexuels, des boissons gratuites et de la nourriture dans différents établissements. Tous les suspects contestent en grande partie les faits reprochés ou refusent de parler, précise le Ministère public. L'autorité d'enquête a en outre demandé la mise en préventive d'un particulier soupçonné de corruption de policier.
Membres de l'unité spécialisée dans les délits sexuels de la police municipale, les cinq agents suspects ont été arrêtés sur leur lieu de travail dans un établissement du quartier chaud du Kreis 4. Leurs domiciles ont été perquisitionnés.
La razzia a aussi permis d'arrêter neuf autres personnes dans une boîte de nuit du quartier. L'une d'entre elles a été remise en liberté. Le Ministère public a demandé mercredi la mise en détention préventive de six suspects.
Ces personnes auraient abusé des cartes de crédit de clients de prostituées ou de l'établissement en enregistrant à leur compte des prestations non fournies. Deux autres ont été dénoncées pour violation de la loi sur les étrangers.