Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a défendu mercredi devant le Parlement l'accord nucléaire de Genève. Le ministre a estimé que "dans des négociations, toutes nos demandes ne peuvent être satisfaites". Les députés ont salué son discours, à l'exception de certains conservateurs.
"Depuis le début, nous savions tous qu'engager des négociations signifient faire face à des difficultés majeures, car toutes nos demandes ne peuvent être satisfaites", a expliqué M. Zarif lors d'une session du Parlement, selon des propos rapportés par le site internet de la télévision d'Etat.
"Ni moi ni mes collègues (de l'équipe de négociateurs) ne disons qu'il n'était pas possible d'avoir un meilleur résultat", a admis le ministre, qui conduisait les discussions face à son homologue de l'Union européenne Catherine Ashton, mandatée par le groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).
Il s'est dit prêt à faire face "à n'importe quelle critique sur notre méthode, et il y a certainement des raisons de critiquer" l'accord intérimaire trouvé dimanche, qui limite les activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée partielle de certaines sanctions occidentales. Cet accord, valable six mois, doit conduire à un règlement global d'ici un an.
M. Zarif a également souligné l'importance du "comité conjoint" chargé veiller à l'application de cet accord.
Le discours a été salué par les députés mais certains conservateurs ont exprimé des critiques sur les concessions faites aux grandes puissances.
"Nous devrions être privés d'un programme nucléaire pacifique alors que la tumeur cancéreuse de la région peut utiliser des bombes nucléaires", s'est insurgé Alireza Zakani, cité par les médias, en visant Israël.
Un autre député conservateur, Rouhollah Hosseinian, s'est dit "inquiet des conséquences de cet accord" et critiqué "la formulation implicite de l'accord concernant l'enrichissement d'uranium, qui ne fait que limiter notre droit à l'enrichissement".