Le rectorat de l'Université de Neuchâtel demande au Conseil d'Etat la suspension avec effet immédiat du professeur mis en cause dans l'affaire qui secoue la faculté des sciences économiques. Il a en effet fondé une société immobilière sans solliciter l'autorisation requise. Une décision tombera la semaine prochaine.
Cette demande est justifiée par la découverte d'un fait nouveau qui n'avait pas été révélé dans le cadre de l'enquête préliminaire, a indiqué samedi l'université dans un communiqué. Le professeur a fondé en juin 2012 une société immobilière dont la constitution aurait dû faire l'objet d'une demande d'autorisation auprès de la rectrice de l'université, selon la réglementation en vigueur.
Ces éléments ne ressortaient ni de l'enquête préliminaire mandatée par le Conseil de l'Université, dont les conclusions ont été communiquées en avril, ni de l'enquête administrative encore en cours sur la question du plagiat, dont les conclusions d'expert ont été communiquées en conférence de presse le 3 septembre.
Le rectorat se voit donc contraint de saisir le Conseil d'Etat, autorité de nomination des professeurs, de cette demande de suspension jusqu'à la fin de l'enquête administrative,
Décision imminente
Dans un bref communiqué, le Conseil d'Etat a indiqué vouloir "donner suite rapidement à la demande" de l'université. Mais "la gravité des faits nouveaux (...) ne justifie toutefois pas une suspension immédiate sans respecter les procédures normales et notamment le droit d'être entendu", précise le texte.
Le Conseil d'Etat indique encore qu'"un bref délai sera accordé au professeur pour s'expliquer" et que les autorités neuchâteloises rendront leur "décision dans le courant de la semaine prochaine".
Plagiat et mobbing
Début septembre, le Conseil d'Etat avait indiqué, dans le premier volet de l'affaire, que les accusations de plagiat et de mobbing au sein de la Faculté des sciences économiques de Neuchâtel étaient en partie fondées. Selon les conclusions des enquêtes administratives, il s'agirait toutefois plutôt de "négligences" et de "conflits".
Mais le gouvernement juge que ces agissements ne doivent pas rester sans suite et se déterminera lorsque les parties auront pu s'exprimer.