Le Parlement a chargé le Conseil fédéral d'évaluer une économie de 300 millions de francs dans le personnel de la Confédération. La ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf présentera trois scénarios en septembre. Selon elle, environ 2600 emplois pourraient être touchés.
"Une telle réduction de postes ne peut se faire en quelques mois", explique Eveline Widmer-Schlumpf dans une interview à la "Schweiz am Sonntag". En cas de licenciements, cela durerait "au moins un an".
Voire davantage, selon la ministre des finances: avec une telle coupe, l'administration ne pourrait plus fournir les mêmes prestations; il faudrait modifier des lois via le Parlement, après de longues procédures de consultation. Les projets présentés aux Chambres en 2014 n'auraient donc d'effet qu'en 2016 au plus tôt.
Le Parlement devra en outre encore montrer s'il veut vraiment de cette économie. Le mandat est issu de la discussion du "programme de consolidation et de réexamen des tâches", qui a échoué en raison de l'opposition de l'UDC, du PS et des Verts. Pour la droite, le programme n'allait pas assez loin, pour la gauche en revanche trop.
Le rejet a été assorti d'un mandat au Conseil fédéral d'évaluer deux scénarios contradictoires: l'un visant une limitation des dépenses fédérales et des charges en personnel, l'autre explorant une hausse des impôts. Eveline Widmer-Schlumpf n'avait alors pas caché son agacement, mais elle parlait de quelque 1900 emplois potentiellement touchés.
Les 300 millions pourraient aussi être économisés en renonçant à dépenser l'argent prévu pour le Gripen, estime Mme Widmer-Schlumpf dans l'interview: Le Département de la défense pourra avoir l'argent, mais "quand il en aura vraiment besoin et des projets prêts à être réalisés", dit-elle. "Mais pour le moment, de tels projets n'existent pas", analyse la conseillère fédérale.