Un pas de plus a été franchi vers le levée de l'interdiction du diagnostic préimplantatoire. La commission compétente du National est entrée en matière à l'unanimité sur le projet. Par 16 voix contre 4 et 5 abstentions, elle a décidé d'autoriser le dépistage de la trisomie 21, a-t-elle communiqué jeudi.
Le peuple aura le dernier mot. Il faut en effet modifier la constitution pour que la Suisse autorise les couples risquant de transmettre une maladie grave à leur enfant à recourir au diagnostic préimplantatoire.
Cette technique permet d'analyser un embryon conçu in vitro avant son implantation dans l'utérus pour y dépister d'éventuelles anomalies. A l'heure actuelle, un couple ne peut détecter la transmission d'une maladie grave que pendant une grossesse, ce qui conduit souvent à un avortement.
Concernant la trisomie 21, la majorité de la commission de la science s'éloigne du régime strict proposé par le Conseil fédéral et avalisé par le Conseil des Etats. Selon le gouvernement, le diagnostic préimplantatoire ne devrait pouvoir être pratiqué que s'il est impossible d'écarter autrement le danger concret que l'enfant soit porteur d'une prédisposition génétique à une maladie grave, dont la présence est avérée chez les parents.
Ne pourraient entrer en ligne de compte que des maladies comme la mucoviscidose. Par 16 voix contre 3, la commission de la science du National a refusé de supprimer la limite de l'âge auquel une maladie héréditaire est censée se déclarer pour pouvoir la rechercher sur un embryon in vitro et en faire un critère d'exclusion.
Elle ne s'est en revanche pas encore prononcée sur une éventuelle autorisation de la sélection de "bébés médicament", soit la sélection d'embryons à même de faire par la suite un don de cellules souches à un frère ou une soeur malade. Cette thématique sera abordée lors d'une prochaine séance en mai avant que le National ne se prononce en juin.