Tout médecin exerçant en Suisse devrait maîtriser au moins une langue nationale. Le National a adopté mercredi par 116 voix contre 71 une modification en ce sens de la loi révisée sur les professions médicales. L'objet retourne au Conseil des Etats.
"Tout le monde s'accorde sur la nécessité qu'un médecin puisse communiquer dans la langue de son patient", a déclaré Jean-François Steiert (PS/FR) au nom de la commission. Il en va de leur sécurité.
Récemment à l'hôpital de Zurich, plusieurs personnes se sont plaintes d'avoir eu affaire à des praticiens ne s'exprimant qu'en anglais, a rappelé Margrit Kessler (PVL/SG) et présidente de l'Organisation suisse des patients (OSP).
Pour une femme, cela a même conduit à un malentendu pour une ordonnance médicale qui a nécessité une deuxième visite chez son médecin de famille, a-t-elle ajouté. La majorité s'est rangée à ces arguments.
Une minorité, soutenue par les socialistes et les libéraux-radicaux, ne voulait pas en faire une condition pour l'inscription au registre.
En outre, il ne s'agit pas de renoncer à l'exigence d'une connaissance d'une langue nationale dans l'exercice de la fonction, a ajouté le ministre de la santé Alain Berset. Il s'agit simplement de ne pas en faire une condition restrictive pour le registre tout en exigeant que les hôpitaux contrôlent que leurs employés sachent communiquer dans la langue des patients de la région. Cette exigence est d'ailleurs déjà prévue pour les médecins indépendants.
Ruth Humbel (PDC/AG) a répliqué que les médecins chercheurs ou hautement spécialisés pourraient faire l'objet d'exceptions réglées par voie d'ordonnance. Cela représente de toute façon une très petite minorité.