Un détenu soupçonné d'avoir tué son éducatrice lors d'une sortie

La sociothérapeute qui avait disparu jeudi matin à Genève alors qu'elle accompagnait un détenu condamné pour viol en sortie éducative planifiée a été retrouvée morte vendredi matin à Bellevue (GE). L'auteur présumé du meurtre est toujours en cavale. Des recherches ont été menées à Bâle.

La police genevoise a découvert le corps de la jeune femme de 34 ans vendredi. L'éducatrice n'avait plus donné signe de vie depuis la veille. Elle se trouvait avec un détenu de 39 ans du centre de la Pâquerette. Ce violeur s'était vu accorder une sortie accompagnée destinée à préparer sa libération conditionnelle envisagée en 2015.

Fabrice A., le meurtrier présumé de la sociothérapeute, a un lourd passé judiciaire. Il a commis un premier viol en 1999. Arrêté en 2000, il a été remis en liberté conditionnelle par la justice genevoise. Il a violé une deuxième femme pendant cette période, en France, où il a été condamné à 15 ans de réclusion.

En Suisse, il a écopé d'une peine de 5 ans de prison. Ayant la double nationalité suisse et française, Fabrice A. a demandé à pouvoir exécuter sa peine en Suisse. Il était arrivé à la Pâquerette en août 2012.

Cet établissement, situé dans l'enceinte de Champ-Dollon, accueille des personnes condamnées à de lourdes peines atteintes de désordres graves de la personnalité, mais qui ne souffrent pas de maladies mentales. La Pâquerette a pour mission de réapprendre à ces détenus la vie en société et préparer leur sortie de prison.

Plusieurs mois d'observation

Le Service d'application des peines et des mesures (SAPEM) a donné son feu vert en juillet 2013 pour qu'il puisse bénéficier de sorties accompagnées.

Il s'agissait de sa deuxième sortie. La première sortie, le 3 septembre, s'était déroulée de façon satisfaisante. Le détenu, qui n'était pas accompagné de la même éducatrice, avait eu un comportement adéquat.

Le gouvernement genevois s'est déclaré "terriblement attristé et choqué" par le drame. L'exécutif a réagi en suspendant provisoirement toutes les sorties de détenus placés sous juridiction genevoise. Il a aussi décidé de l'ouverture d'une enquête administrative.

Pour le chef du département genevois de la sécurité Pierre Maudet, il faudra examiner la question de l'évaluation de la dangerosité des détenus.

/SERVICE


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