Bienne prend des mesures dans les domaines de la formation, du marché de travail et du logement pour réduire le taux d'aide sociale, l'un des plus élevés de Suisse. Malgré ce plan d'action, le nombre de bénéficiaires restera supérieur à la moyenne ces prochaines années.
"Diminuer le taux d'aide sociale n'est pas un but en soi", a souligné jeudi le conseiller d'Etat bernois Philippe Perrenoud en dévoilant une étude sur ce phénomène. Une baisse permettra de réduire les coûts mais elle se traduira avant tout par moins de pauvreté et moins de précarité, a ajouté le chef de la direction de la santé et de la prévoyance sociale.
La Ville de Bienne cumule plusieurs facteurs qui augmentent le risque d'avoir un nombre élevé de personnes tributaires de l'aide sociale, a expliqué Philippe Perrenoud. Le taux d'aide sociale à Bienne avoisine les 12% de la population, soit le double de la moyenne cantonale.
La cité bilingue compte ainsi une forte proportion de population étrangère, en particulier en provenance d'Afrique. Or il s'agit d'une catégorie de population qui éprouve plus de difficultés à accéder au marché de travail. Ce facteur, combiné à une économie exposée aux cycles conjoncturels, explique que le taux de chômage à Bienne soit plus élevé que la moyenne suisse et cantonale.
Ce phénomène est renforcé par le marché du logement qui se caractérise par un nombre élevé de logements vacants dont le loyer est modéré. Cette offre attire les personnes tributaires de l'aide sociale. Ces conditions laissent penser que le taux d'aide sociale restera élevé à l'avenir à Bienne et dans son agglomération, relève l'étude réalisée à la demande du canton et de la Ville de Bienne.