Dénoncer les accords bilatéraux après le vote du 9 février semble "impensable" au conseiller fédéral Ueli Maurer. Ni la Suisse ni l'UE n'y ont intérêt, déclare le conseiller fédéral dans une interview où il annonce vouloir rester au gouvernement jusqu'en 2019.
Les menaces proférées par l'UE, qui risquent de bloquer les accords touchant la recherche et les échanges d'étudiants, sont surévaluées, estime Ueli Maurer dans une interview parue dans la "Schweiz am Sonntag". Les réactions au sein de l'UE ne sont pas homogènes, d'après lui.
Les élections européennes ce printemps jouent certainement un rôle, selon lui. "Il ne va rien se passer jusqu'en mai. Des discussions constructives pourront ensuite commencer".
"L'accord sur la libre circulation n'est certes pas négociable pour l'heure, mais nous essaierons tout de même", affirme-t-il. Les Suisses doivent maintenant défendre leur position avec confiance.
Le ministre UDC n'a pas voulu faire de propositions concrètes. Les discussions sont en cours entre les parlementaires et les représentants des différents groupes d'intérêt, a-t-il poursuivi dans la "SonntagsZeitung". Les milieux économiques appellent de leur côté à grands cris des contingents souples et maniables.
"On pourrait utiliser les contingents seulement quand l'immigration atteint un certain seuil, a lâché Hans Hess, le président de Swissmem, dans une interview au "SonntagsBlick". "Ce serait comme une clause de sauvegarde, version 2.0".
Philipp Müller, le président des libéraux-radicaux, préconise lui un traitement différent selon les branches. Si un secteur économique manque de personnel, la Confédération devrait pouvoir lever la limitation, a dit le conseiller national argovien dans les colonnes de la "NZZ am Sonntag".
Dans l'hôtellerie et la restauration en revanche, les patrons devraient prouver qu'ils n'ont pas trouvé un travailleur indigène. Le chômage est en effet important dans ce secteur.
Le président du PLR pense aussi diminuer l'immigration en limitant le regroupement familial, en accélérant les procédures d'asile et en renvoyant les personnes admises provisoirement dès que la situation dans leur pays d'origine le permet.