Le manque à gagner des femmes par rapport aux hommes atteint près de huit milliards de francs par an en Suisse. Celles-ci touchent en moyenne 677 francs par mois de moins que les hommes à cause de leur sexe, selon l'OFS. L'USS appelle à fixer des salaires minimums et contrôles des revenus dans les branches où les femmes sont nombreuses à recevoir des bas salaires.
Les plus grandes disparités de revenus se concentrent sur les extrémités de la pyramide salariale. Sept personnes sur dix ayant un bas revenu - moins de 3986 francs bruts par mois en 2010 pour 40 heures hebdomadaires - sont des femmes, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Or une femme sur cinq exerçant une activité lucrative travaille dans le commerce de détail, où ce problème est particulièrement répandu, souligne jeudi l'USS. En 2010, environ 60'000 employées dans la vente ne recevaient qu'un "bas salaire", précise Corinne Schärer, membre du comité directeur d'Unia.
Dans l'ensemble des secteurs de l'économie, quelque 15% des femmes ayant accompli un apprentissage touchaient en 2010 un bas salaire, contre trois fois moins d'hommes (environ 5%).
Pénurie de personnel
Autre branche concernée: l'accueil de l'enfance préscolaire, qui a connu une forte expansion et où travaillent presque exclusivement des femmes. La pénurie de personnel, qui dans d'autres domaines pousse les salaires à la hausse, a été utilisée pour augmenter la part de personnel non formé et comprimer les coûts salariaux, dit Michela Bovolenta, secrétaire centrale du Syndicat des services publics. Les salariées touchent ainsi moins de 3500 francs par mois.
Manque à gagner de 7,7 milliards
On constate en moyenne 1800 francs de moins par mois sur les fiches de paie des femmes, indique l'OFS. Environ 62% de cette différence par rapport aux hommes s'explique par des facteurs objectifs, comme les qualifications ou les caractéristiques de l'emploi. Cela laisse tout de même 37%, soit 677 francs par mois, qui ne s'expliquent pas.
Des atteintes qui coûtent cher aux familles suisses: 7,7 milliards de francs manquent chaque année dans le budget des ménages.