L'UDC rejette l'initiative Ecopop. Par 298 voix contre 80, les délégués du parti ont appelé samedi à voter "non" le 30 novembre au texte exigeant que l'immigration ne fasse pas augmenter de plus de 0,2% par an la population résidente permanente. Egalement réunis en assemblée, Les Verts ont aussi dit non à Ecopop.
Si l'UDC en approuve le but, la formation de droite conservatrice en désapprouve la méthode. L'assemblée réunie à Unterägeri (ZG) a suivi l'avis de la direction du parti. Selon le conseiller national zougois Thomas Aeschi, l'arrivée de requérants d'asile absorberait déjà en bonne partie la limitation rigide.
Ecopop serait donc une "attaque frontale" contre l'économie suisse, car elle empêcherait les entreprises - PME en tête - de recruter de la main-d'oeuvre spécialisée dans l'UE ou dans des Etats tiers.
Adrian Amstutz a, lui, rappelé que l'initiative de l'UDC contre "l'immigration de masse" a été approuvée le 9 février. "Nous avons un projet concret de mise en oeuvre", a souligné le chef du groupe parlementaire de l'UDC aux Chambres fédérales. "Il ne faut pas donner à la Berne fédérale l'opportunité (en cas de "oui" à Ecopop) de renvoyer les deux initiatives dos à dos."
Pas question non plus d'affecter au moins 10% des fonds destinés à l'aide internationale au développement pour soutenir des mesures facultatives de planning familial, comme le demande l'initiative. Pour Thomas Aeschi, vouloir contrôler la croissance démographique globale en tant que petit pays est illusoire, prétentieux et une atteinte à la neutralité de la Suisse.
Le parti a par ailleurs dit"non" à une écrasante majorité de 354 voix contre 3 l'initiative socialiste "pour une caisse maladie unique et sociale". L'UDC s'est en revanche prononcé en faveur de l'initiative sur la TVA.
Les délégués des Verts ont eux aussi rejeté samedi à Rotkreuz (ZG) l'initiative Ecopop. Après des discussions engagées, le texte a été refusé par 106 voix contre 2 voix et 8 abstentions.
Cette initiative n'apporte pas les bonnes réponses, mais crée au contraire d'autres problèmes dans le domaine de l'environnement, de la politique extérieure, l'immigration et la politique de développement, a déclaré la coprésidente du parti Adèle Thorens.
Limiter l'immigration n'est pas une solution, a-t-elle ajouté. L'immigration n'est qu'un facteur parmi d'autres. Ce qui est déterminant, c'est l'empreinte écologique de chacun et à cet égard, il existe de grandes différences entre pays.