Stratégie énergétique: la balle passe dans le camp du Parlement

Le Parlement peut modeler l'avenir post-nucléaire de la Suisse. Le Conseil fédéral lui a transmis mercredi les premières mesures de sa Stratégie énergétique 2050. Il continue de miser sur le courant vert et l'efficacité énergétique, mais son projet mammouth promet de belles empoignades.

Le gouvernement maintient son objectif de renoncer à l'atome, a déclaré à la presse la ministre de l'énergie Doris Leuthard. "C'est juste compte tenu des risques et d'un point de vue écologique. En outre, les alternatives existent: beaucoup d'acteurs n'ont pas attendu ce message pour prendre le tournant énergétique", a salué la conseillère fédérale.

Les dix révisions de loi n'ont pas été bouleversées à l'issue de la consultation qui a pourtant suscité plus de 450 avis. Les buts restent de réduire la part des énergies fossiles et la consommation d'énergie, d'augmenter la production de courant vert et de réduire la dépendance de la Suisse, dont l'approvisionnement dépend à 80% de l'étranger.

Objectifs ambitieux

Les objectifs sont ambitieux. La consommation moyenne finale d’énergie par personne et par an doit diminuer de 16% d’ici 2020 et de 43% d’ici 2035, par rapport à l’an 2000. Cela ramènerait le total suisse des 245 Térawattheures de l'an dernier à 213 TWh en 2020, puis 178 TWh en 2035.

Y parvenir coûtera cher. A l'horizon 2050, le coût de renouvellement et d'exploitation des centrales existantes est estimé à 126 milliards de francs. La construction et l'exploitation de nouvelles installations sont devisées à 67 milliards. La modernisation du réseau y ajouterait 18 milliards.

Chacun y met du sien

Tout le monde devra faire des efforts, mais quelques changements ont été apportés après la consultation. Les cantons ayant rechigné à contribuer davantage au programme bâtiments pour encourager les assainissements énergétiques, l'enveloppe de celui-ci est légèrement plus basse, à 575 millions. La Confédération en couvrira les deux tiers et la taxe sur le CO2 passera à 84 francs par tonne.

Les entreprises seront aussi mises à contribution. Elles devront conclure des conventions d'objectifs en matière d'efficacité énergétique, afin de continuer à pouvoir prétendre à une exonération de la taxe sur le CO2.

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