L'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle française Ségolène Royal a lancé jeudi à Genève un appel à un sursaut européen. Elle a souhaité redonner confiance en l'avenir pour accélérer la sortie de la crise de la zone euro.
"La plus grande menace qui pèse sur l'Europe est de ne plus être aimée", a déclaré la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes, invitée du Club suisse de la presse.
Il faut éviter que l'Europe soit "au mieux regardée comme un guichet austère" où les gens viennent se servir en fonction de leurs intérêts, "au pire comme une maison de redressement". "L'Europe doit donner du sens à son projet", a affirmé Ségolène Royal.
"C'est un moment très important pour l'Europe, il faut redéfinir un objectif de civilisation", a poursuivi l'ex-ministre socialiste. Un sursaut européen est nécessaire, pour redonner confiance aux Européens dans l'avenir, selon elle.
Leçon de courage
"Mon voeu le plus cher est de renouer avec le voeu de Victor Hugo qui parlait des Etats-Unis d'Europe", a déclaré Ségolène Royal. Elle a plaidé en faveur d'un nouvel agenda européen, en suggérant la création d'une communauté européenne de l'énergie, notamment axée sur les énergies renouvelables.
"Rien n'est perdu d'avance en Europe, y compris dans les secteurs en déclin. Nous avons tout pour réussir le changement", a assuré Ségolène Royal, en mettant en avant les capacités d'innovation.
La Suisse doit être exemplaire
Pressée de prendre un avion, la socialiste française n'a pas souhaité répondre à des questions d'actualité, comme la réforme des retraites en France. Interrogée sur la Suisse, elle a seulement lancé: "On attend de la Suisse qu'elle soit exemplaire".
Ségolène Royal avait auparavant rendu hommage aux idées de Denis de Rougemont, en souhaitant la construction d'une Europe des citoyens et des régions. Elle a aussi mis en exergue le rôle joué par la Suisse dans les débuts de la construction européenne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.