Une soixantaine de caisses privées continueront de gérer l'assurance maladie. L'initiative populaire réclamant une institution unique et publique a été rejetée dimanche. Mais la proposition de la gauche a séduit en Suisse romande, où quatre cantons sur six ont dit "oui".
L'échec devant le peuple de la caisse unique était un "scénario prévisible" pour le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard.
Mais il n'enterre ni l'idée d'une caisse unique cantonale, ni celle d'une version romande. Le socialiste a néanmoins déclaré à l'issue du scrutin qu'il "n'est pas à moi de lancer une initiative ce soir". Et d'évoquer un front plus large, regroupant aussi le centre-droit, qui soutiendrait un modèle plus pragmatique.
En refusant la création d'une caisse maladie unique, les citoyens suisses ont "compris qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain", a réagi Guy Parmelin. Selon le conseiller national UDC, relancer un projet du même type à l'échelle latine serait "un déni de démocratie".
Le conseiller aux Etats PDC Urs Schwaller estime quant à lui qu'en refusant la caisse unique dimanche, les Suisses ont montré leur attachement au libre choix en matière de santé, mais aussi leur crainte d'une étatisation du système. Selon le Fribourgeois, il est temps d'arrêter les discussions et de passer à l'action.
Depuis une année, "on ne fait que parler du fonctionnement du système" de santé, a rappelé à l'ats M. Schwaller, membre du comité interpartis "Non à la caisse unique". Il faut désormais "enfin s'occuper des 95%" de coûts qui poussent les primes à la hausse.
L’Union syndicale suisse (USS) est déçue du rejet de la caisse publique. Selon l'organisation, une occasion a été manquée de mettre un terme aux coûts de publicité et de marketing "inutiles" dans l’assurance maladie, ainsi qu’à la chasse "absurde" aux "bons risques" .
L'idée d'une caisse maladie publique n'est toutefois pas encore enterrée, estime la conseillère nationale Jacqueline Fehr (PS/ZH). Elle le sera seulement si "les gagnants de dimanche tiennent leurs promesses". Les assureurs doivent maintenant cesser leur chasse aux bons risques, a dit la Zurichoise à l'ats.
L'heure est désormais à la gestion des coûts de la santé, pour le conseiller aux Etats PLR Felix Gutzwiller. Le Zurichois a indiqué à l'ats viser avant tout la garantie de la qualité des soins. "Réduire les prestations est exclu. Il est donc nécessaire de disposer d'un contrôle systématique de la qualité."