La canicule avait en 2003 lourdement touché les plus de 80 ans en Suisse, faisant augmenter le nombre de décès de près de 16%. Les cantons ont depuis émis des directives afin d'éviter qu'une telle hécatombe ne se reproduise. Si certains disposent d'un plan d'action, d'autres préfèrent sensibiliser leur population.
Genève, qui avait alors déploré la hausse de mortalité la plus importante de Suisse, mise sur l'action en réseau avec différents partenaires, dont les communes, explique à l'ats le médecin cantonal Jacques-André Romand. Cette collaboration se traduit par l'établissement de listes communales recensant les personnes seules de plus de 75 ans.
La compétence de déclencher l'alerte canicule revient au canton. Les communes appliquent alors leurs propres dispositifs, variables selon leurs ressources. Le plus souvent, les services sociaux, appuyés par la police municipale, téléphonent ou rendent visite aux personnes vulnérables pour s'assurer qu'elles se portent bien.
En matière d'information de la population, le Service du médecin cantonal reprend les recommandations de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il mise en priorité sur la solidarité des proches et des voisins de personnes âgées. Il ne dispose "pas de ressources humaines supplémentaires" pour par exemple effectuer des visites régulières à domicile.
Valais: attentif dès mi-juin
En Valais, où l'été est plus chaud que dans la région lémanique, le Service de la santé publique envoie chaque année à la mi-juin un courrier à ses partenaires, notamment les centres hospitaliers, établissements médico-sociaux (EMS), médecins, pédiatres et pharmaciens. Cette missive contient les précautions spécifiques émises par l'OFSP.
Le canton déclenche une alerte dès que MétéoSuisse émet un avis de canicule. Pendant cette phase, les partenaires sont régulièrement consultés et doivent mettre en oeuvre les mesures adéquates pour protéger les personnes menacées.
Le service de gériatrie du CHUV n'attend pas l'émission de l'avis de canicule par MétéoSuisse ou le canton. Dès que la température franchit la barre des 30°C, le personnel soignant stimule les patients à boire beaucoup de Gerostar, une boisson destinée à prévenir la déshydratation à base d'eau, sucre, sel, citron et orange.
Responsabilisation outre-Sarine
En Suisse alémanique, les cantons privilégient la sensibilisation des personnes et professionnels concernés et les renvoient à l'OFSP. Autant Zurich, Berne, Argovie que St-Gall se passent de plans d'intervention, indiquent-ils à l'ats. Même approche à Bâle-Ville, qui avait enregistré la deuxième plus haute surmortalité en 2003.
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